Le SPF Justice n'assure pas la santé des détenus, dénoncent des associations

Belga

La Concertation Assuétudes-Prisons Bruxelles (CAPB), qui rassemble des acteurs du secteur associatif, s'est rendue vendredi matin au cabinet du Premier ministre Elio Di Rupo. Le collectif réclame un transfert de compétences des soins de santé des détenus vers les SPF Santé publique et Sécurité sociale. "Confier la santé des détenus à la justice revient à se faire couper les cheveux chez le boulanger", déplore-t-il.

Le SPF Justice n'assure pas la santé des détenus, dénoncent des associations

La Concertation fondée par les ASBL Modus Vivendi, CAP-ITI et Transit a remis au cabinet du chef du gouvernement un appel appuyé par 772 signataires et 74 associations, dont la Ligue des droits de l'homme. Elle doit encore se rendre auprès des cabinets de la ministre de la Justice Annemie Turtelboom et de la ministre de la Santé Laurette Onkelinx. Les présidents de parti seront également interpellés. L'état de santé des détenus en Belgique est mal connu, admet la CAPB à l'entame de son appel. Mais les données disponibles dans les pays voisins et les témoignages des professionnels permettent d'affirmer que la population carcérale est particulièrement vulnérable. Elle est composée en majorité de personnes défavorisées dont l'accès à la santé était déjà préoccupant avant l'incarcération et, d'autre part, on sait que les taux de prévalence du VIH et de l'hépatite C sont significativement supérieurs en milieu carcéral par rapport au milieu libre. En cause notamment, la consommation de drogues. La CAPB demande dès lors aux autorités de mener une vraie politique de santé dans les établissements pénitentiaires belges. "Le SPF Justice n'a, jusqu'à présent, pas les moyens pour réussir à créer un véritable travail en réseau entre les services de soins de santé des établissements pénitentiaires et ceux organisés en milieu libre", relève-t-elle dans son appel. Pour Kris Meurant de l'ASBL Transit, la situation est désastreuse. "Les médecins et les infirmiers qui exercent en prison sont payés en retard et sous pression de leur employeur. Quand aux détenus, ils se retrouvent sans médicaments ni prescription et mettent parfois plus d'un mois à recouvrer leurs droits sociaux à leur sortie de prison". Le Comité pour la prévention de la torture du Conseil de l'Europe a déjà alerté plusieurs fois la Belgique. A l'approche des élections, la CAPB espère que les pouvoirs politiques profiteront de la réforme de l'Etat pour prendre leurs responsabilités. (Belga)

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