
Brésil: débordé par le Covid-19, l'Amazonas décrète un couvre-feu
Publié le à SAO PAULO (BRA)
L'Etat brésilien d'Amazonas (nord) a annoncé jeudi l'instauration d'un couvre-feu en raison de la saturation des hôpitaux débordés par l'afflux permanent de patients atteints de Covid-19, avec de graves problèmes d'approvisionnement en oxygène.
À Manaus, capitale de cet Etat presque entièrement recouvert par la forêt amazonienne, "il n'y a plus d'oxygène dans les hôpitaux et certains patients sont au bord de l'asphyxie", a dit à l'AFP Jessem Orellana, de l'antenne amazonienne de l'institut de recherche en santé publique Fiocruz. "Nous sommes au moment le plus critique de la pandémie", a admis pour sa part le gouverneur d'Amazonas, Wilson Lima. "Notre région produit de grandes quantités d'oxygène (grâce à la forêt), mais aujourd'hui, c'est notre population qui a besoin d'oxygène et de solidarité", a-t-il ajouté, précisant que de nombreux patients seraient transférés vers d'autres Etats. Des avions militaires avaient pourtant apporté à Manaus près de 400 bombonnes d'oxygène ces cinq derniers jours, mais ce nombre s'est avéré insuffisant. Pour tenter de limiter le nombre de contaminations -- et donc d'hospitalisations -- le couvre-feu empêchera la population de sortir de 19h00 à 6h00 du matin. Lors des 12 premiers jours de janvier seulement, le record mensuel de nouvelles hospitalisations dues au Covid-19 a été battu (2.221, contre 2.128 en avril). Le Brésil a été touché de plein fouet par la deuxième vague de la pandémie, qui a fait plus de 205.000 morts dans ce pays de 212 millions d'habitants. Le taux de mortalité s'élève à 142 pour 100.000 dans l'Etat d'Amazonas, bien plus que la moyenne nationale (98 pour 100.000). "Ici, il n'y a plus le moindre lit d'hôpital vide, plus de bombonnes d'oxygène, plus rien. Il ne nous reste plus qu'à avoir la foi", a dit Luiza Castro, habitante de Manaus. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des familles de patients amenant elles-mêmes à l'hôpital des bombonnes d'oxygène qu'elles se sont procurées par leurs propres moyens. Le ministre de la Santé, Eduardo Pazuello, qui s'est rendu à Manaus en début de semaine, avait promis mercredi que l'Etat d'Amazonas aurait "la priorité" pour la campagne de vaccination, qui n'a pas encore débuté. Jeudi, le ministre a annoncé lors d'une réunion avec une centaine de maires que la vaccination commencerait le 20 janvier, si les demandes d'autorisation d'urgence de vaccins sont approuvées à temps par l'agence régulatrice Anvisa. Ces demandes, qui doivent être traitées dimanche, concernent le vaccin CoronaVac, du laboratoire chinois Sinovac, et celui développé par l'université d'Oxford et le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca. (Belga)

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