Le calme revient après la tempête bancaire, et les investisseurs ont changé de cap
Le retour des investisseurs sur les actions bancaires, notamment, est lié à l’apaisement des tensions dans ce secteur au niveau international, et à la baisse des rendements obligataires.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5347a177-ca2b-4917-954b-a2a26078a3be.png)
Publié le 31-03-2023 à 17h52
:focal(2875x1925:2885x1915)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/Y5JWPCFEINGBRE66XZ7IHM456I.jpg)
Avec une reprise de 3 à 4 % des indicateurs de tendance boursiers cette semaine, on peut dire sans se tromper que les investisseurs considèrent que l’épisode de tension sur le front des valeurs bancaires appartient au passé. Les autorités financières ont réagi vite et avec l’intensité nécessaire à ramener le calme. L’indice Eurostoxx 50, en chute libre depuis la mi-janvier, en a profité pour revenir tout près de ses sommets sur dix ans.
Certains observateurs notent toutefois que la fermeté des indices de référence ne laisse pas apparaître un glissement des capitaux des petites capitalisations vers les plus grandes. Quant à la solidité du secteur bancaire, clairement, l’on a observé un phénomène similaire, les gros-porteurs du secteur recueillant une part des dépôts de clients de banques de plus petite stature, notamment aux États-Unis. Et au sein de ces mouvements, l’on a également assisté à des arbitrages importants de capitaux, des déposants préférant alléger leurs comptes bancaires au profit de fonds monétaires jugés plus sûrs en regard des niveaux de protection des dépôts en vigueur.
La BNB prise en ciseau
Pour rester dans cet environnement, retenons que la Banque nationale de Belgique (BNB) a dû confirmer cette semaine le niveau plancher de son dividende (à 1,50 euro brut) en raison de pertes liées au déséquilibre entre le rendement de son portefeuille obligataire et le niveau de rémunération des dépôts des liquidités excédentaires des banques. Le souci venant que son portefeuille a dû embarquer durant la crise sanitaire des obligations à rendement quasi-nul dans le cadre de l’effort demandé par la Banque centrale européenne (BCE) en vue de maintenir la pression sur les taux d’intérêt à long terme. Et qu’actuellement, la même BCE a fixé à 3 % le taux d’intérêt des facilités de dépôts des banques.
À la fin de l’année passée, la BNB affichait quelque 200 milliards de dépôts, ce qui l’a conduite à confirmer cette semaine que les pertes actuelles risque de se succéder durant quelques années encore. Et les déposants belges ? Il semble que ces 3 % ne leur soient toujours pas destinés…
Retour vers les holdings belges…
Pour eux, les obligations de bonne qualité offrent en tout cas une alternative aux comptes bancaires, même les comptes à terme. Ou la Bourse… Chez nous, les nouvelles sont meilleures, à commencer par celles qui concernent les gros holdings familiaux. Chez GBL, les analystes ont salué la belle plus-value en vue grâce à la fusion envisagée par Concentrix sur le français Webhelp. Au terme de cette fusion, GBL disposera de 13 % du groupe américain et empochera aussi du cash. Une opération qui a visiblement rappelé la sous-évaluation actuelle des participations non cotées dans le portefeuille du groupe. L’action GBL a dès lors retrouvé les faveurs des investisseurs. Dans la foulée, ils ont aussi décidé de reconsidérer leur avis sur Sofina qui a pour sa part donné quelques éclaircissements sur la valorisation de son portefeuille au terme d’une année 2022 difficile. Le potentiel de ces deux groupes refait surface.
…et les pharmas
Les gestionnaires ont également remis dans leurs listes d’achat quelques piliers du monde pharmaceutique, un peu oubliés en ce début d’année. C’est notamment le cas de Sanofi qui peut compter sur un élargissement des traitements liés à un de ses médicaments phares (Dupixent) utilisés déjà dans le traitement de différentes pathologies. Même contexte porteur pour Novartis qui a pour sa part annoncé des résultats intéressant à propos d’une molécule testée dans le traitement du cancer du sein. L’action Novartis a bondi de 10 % cette semaine.
À Bruxelles, l’action Colruyt qui avait bondi à l’annonce de la cession d’une part de ses activités dans le domaine des énergies renouvelables, a subi des prises de bénéfices, mais a bénéficié par la suite d’une nouvelle vague d’achat, ses autres activités dans ce secteur étant porteuses de plus-values futures. Chez nous, Melexis a aussi rebondi, mais ici, comme le reste du secteur des semi-conducteurs liés à celui de l’automobile. Et cela, à la suite de la publication des beaux résultats de l’allemand Infineon et surtout de son estimation des perspectives du marché. On le voit, le sentiment d’une probable récession liée à la crise bancaire, ne ferme pas toutes les portes aux investisseurs.