"Nous démontrons aujourd’hui que la géothermie est possible dans toute la Wallonie"
Karno a creusé le premier puits de son réseau de chaleur de Jodoigne. Une première en Wallonie, affirme l’entreprise.
- Publié le 14-09-2023 à 18h58
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Le promoteur immobilier Matexi et l’expert en réseaux de chaleur Karno ont inauguré le premier forage du "premier réseau de chaleur résidentiel géothermique en Wallonie", ce jeudi à Jodoigne. Mais de quoi parle-t-on ? Si la Wallonie est à la traîne au niveau des réseaux de chaleur, il en existe quand même déjà quelques-uns dans le sud du pays.
"Mais les réseaux de chaleur existants sont souvent alimentés par du bois, explique Grégory Meys, CEO de Karno. En revanche, le réseau de chaleur du quartier Belle Vallée, à Jodoigne, aura la particularité d’être alimenté par la géothermie. Et ça, c’est une première en Wallonie ! ".
Le réseau de chaleur du quartier Belle Vallée, à Jodoigne, aura la particularité d’être alimenté par la géothermie. Et ça, c’est une première en Wallonie !
Dans un premier temps, Karno va creuser soixante tunnels ou puits, jusqu’à environ 120 mètres de profondeur. Ces puits permettront d’accéder à une température constante, de l’ordre de 12 à 14 degrés, peu importe la saison. Via une pompe à chaleur commune, la température du réseau pourra être portée à 35 degrés (au lieu de 12 à 14 degrés). Au sein du quartier, 140 habitations pourront accéder à cette source de chaleur, via un réseau de canalisations de 0,9 km.
Les habitations connectées au réseau de chaleur n’auront pas besoin d’un système de chauffage individuel. Elles pourront se chauffer toute l’année, en accédant aux 35 degrés du réseau. En été, elles pourront aussi bénéficier de l’air conditionné, via le réseau de canalisations.
Une petite pompe à chaleur individuelle
Néanmoins, les habitations devront tout de même être équipées d’une petite pompe à chaleur, pour chauffer l’eau sanitaire. En effet, l’eau sanitaire est souvent chauffée jusqu’à 65 degrés. Les 35 degrés du réseau de chaleur seront donc insuffisants. L’avantage, selon Karno, est que ces petites pompes à chaleur sont moins puissantes et donc moins coûteuses.
En outre, le fait de partir d’une température plus élevée, grâce à la géothermie, permettra d’économiser de l’électricité. "Les pompes à chaleur individuelles devraient consommer moitié moins d’électricité pour chauffer l’eau sanitaire", précise Grégory Meys.
Les pompes à chaleur individuelles devraient consommer moitié moins d’électricité pour chauffer l’eau sanitaire.
Par ailleurs, chaque habitation du quartier sera d’office équipée de panneaux photovoltaïques. L’électricité excédentaire, produite en journée, permettra d’actionner la pompe à chaleur commune du réseau. Des cuves, d’une capacité de 20 m3, permettront aussi de stocker de la chaleur, qui pourra être utilisée en soirée. Selon Karno, cette capacité de stockage thermique permettra d’utiliser au maximum l’électricité produite en journée par les panneaux photovoltaïques du quartier.
Le projet a reçu un subside de 1,16 million d’euros, de la part de la Région wallonne. Grégory Meys espère que ce type de projets pourra se généraliser dans le futur. "Nous démontrons aujourd’hui que la géothermie est possible dans toute la Wallonie", explique le patron de Karno.