Christine Lagarde (BCE) prépare un plan pour éviter une nouvelle crise financière européenne
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a diffusé un bref commentaire mercredi matin.
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Publié le 11-03-2020 à 16h43 - Mis à jour le 11-03-2020 à 16h50
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La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a diffusé un bref commentaire mercredi matin.
"L’épidémie de coronavirus est une situation qui évolue rapidement, ce qui crée des risques pour les perspectives économiques et le fonctionnement des marchés financiers. La BCE suit de près l’évolution de la situation et ses implications pour l’économie, l’inflation à moyen terme et les effets de notre politique monétaire. Nous sommes prêts à prendre des mesures appropriées et ciblées, si nécessaire, en fonction des risques sous-jacents".
Une déclaration glaçante qui suit des échanges tout aussi inquiétants, la veille lors d’une vidéoconférence à laquelle participaient des représentants des 27 pays de l’Union européenne (UE). Selon l’agence Bloomberg, Christine Lagarde aurait dit craindre une nouvelle crise financière si les gouvernements ne prennent pas de mesures pour freiner la propagation du nouveau coronavirus.
Sans intervention coordonnée, a-t-elle averti, l’Europe pourrait être confrontée à un scénario "qui rappellera à beaucoup d’entre nous la grande crise financière de 2008". Mais, avec la bonne réponse, les effets du choc ne seraient probablement que temporaires.
Actions coordonnées
On le voit, le ton est ferme, mais relativement optimiste. Et il s’agit donc pour les partenaires européens de coordonner simultanément une action au niveau de la gestion du risque sanitaire, et au niveau économique en soutenant l’activité, surtout là où les effets de l’épidémie sont déjà sensibles.
Comme elle l’a déjà dit et répété, tout comme ce fut le cas de son prédécesseur, Mario Draghi, des mesures doivent être prises par les gouvernements, la politique monétaire européenne ne pouvant à elle seule résoudre tous les soucis.
D’autant que, contrairement à la Réserve fédérale américaine qui a baissé ses taux de référence la semaine dernière après le premier dérapage des marchés financiers, et pourrait le refaire, la BCE ne dispose que d’une faible marge de manœuvre en matière de taux d’intérêt.
Elle pourrait toutefois peser une nouvelle fois sur les taux d’intérêt en réduisant encore le taux de dépôt des banques qui est déjà négatif à -0,50 %, de manière à forcer les banques à prêter, tout en augmentant ses achats mensuels d’actifs obligataires, pour freiner les taux à long terme. Ces deux mesures auraient pour effet de mécontenter les banques et les épargnants.
L’institut d’émission européen devrait donc agir différemment, et dévoiler jeudi des mesures "appropriées et ciblées". Que cache ce vocabulaire ? Pour Eric Dor (IESEG School of Management), il s’agirait de conduire les banques à maintenir les lignes de crédit aux PME, à des taux très bas, au travers d’un programme conditionnel de prêts spéciaux mené par la BCE, et avec des garanties des États membres.