Les locomotives abandonnées d’Arlon n'ont pas trouvé d'acquéreur: elles vont être envoyées à la casse
Pas d’acquéreur pour ces 11 superbes locomotives de la SNCB. Elles partiront comme mitraille à Aubange.
- Publié le 31-05-2020 à 15h17
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Pas d’acquéreur pour ces 11 superbes locomotives de la SNCB. Elles partiront comme mitraille à Aubange.
En décembre dernier, nous évoquions le triste sort des 11 superbes locomotives électriques bordeaux et jaune de la série 11 SNCB qui tractaient de 1985 à 2009 les trains internationaux entre Bruxelles et Amsterdam.
Cela faisait 7 ans que ces locomotives typiquement belges, construites à Nivelles par BN et ACEC n’étaient plus utilisées. D’abord abritées sous toit au sein de l’atelier couvert de Stockem (le fameux hangar dans lequel fut organisée une rave party lors du dernier réveillon de 2020), elles en avaient été éjectées depuis mars 2017 et étaient abandonnées en plein air au sein d’un ancien faisceau de voies.
Comme toujours, la lenteur de la machine administrative SNCB fit que le bénéfice d’une vente rapide de locomotives à peine hors service et encore entretenues ne put se concrétiser qu’après un labyrinthe d’actes administratifs tout aussi fastidieux qu’inutiles.
Par peur de se voir concurrencer sur son propre marché intérieur de transport de voyageurs, la SNCB a toujours rechigné à vendre rapidement son matériel déclassé, de peur qu’il ne soit utilisé par un nouvel opérateur qui viendrait la concurrencer.
Au niveau mécanique et technique ces locos étaient toujours bonnes pour le service, elles étaient simplement les victimes du projet avorté Fyra, les fameuses rames automotrices de construction italienne qui semaient leurs morceaux de carrosserie à grande vitesse, et dont la commande fut annulée et réexpédiée à son constructeur Ansaldo Breda.
La SNCB possède tellement de locomotives qu’elle en utilise deux sur ses rames réversibles, au lieu d’une loco et une voiture-pilote. D’autre part, le marché européen regorge d’engins de traction de seconde main. La société tchèque RegioJet avait envisagé de les acquérir pour les faire rénover par l’intermédiaire de CZ Loko, comme elle l’a fait avec les cousines de la série 12 SNCB, les anciennes des relations Bruxelles-Paris. D’autres acquéreurs ont plutôt jeté leur dévolu sur des locomotives de construction française, les 11 n’attirent plus les regards.
Aucun acquéreur
Suite à notre article de décembre 2019, la SNCB s’était enfin décidée à les mettre en vente au plus offrant avec appel d’offres, remise de prix sous enveloppe dûment affranchie et tout un cérémonial de l’ancien temps avec cachet à la cire rouge.
Ouvertes à la pluie et au vent, taguées, vandalisées, déteintes, défraîchies, dépariées et abandonnées depuis plus de 3 ans, les anciennes reines des rames Benelux n’ont intéressé personne.
Elles finiront très prochainement leur beau parcours à la casse, chez Ecore (ancien Recylux) à Aubange ; elles ont été vendues au poids de la mitraille et quitteront probablement Viville par la route, car la voie où elles sont garées est hors service et n’est plus normalement une voie raccordée au réseau.
Un exemplaire toutefois est préservé depuis longtemps dans les collections du patrimoine historique de la SNCB, la 1187, toujours pimpante et roulante, ayant échappé à la répudiation du réseau ferroviaire belge.