Quel job pour les étudiants cet été ?
Plus d’un demi-million de jeunes travaillent comme jobistes en Belgique. Cet été, certains employeurs n’engageront cependant pas de jeunes. D’autres comptent toujours bien sur cette main-d’œuvre.
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Publié le 29-06-2020 à 06h39 - Mis à jour le 29-06-2020 à 08h35
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Plus d’un demi-million de jeunes travaillent comme jobistes en Belgique. Cet été, certains employeurs n’engageront cependant pas de jeunes. D’autres comptent toujours bien sur cette main-d’œuvre.
Quelque 84 % des jeunes Belges déclarent avoir exercé, en 2019, un travail rémunéré, pendant les vacances ou durant l’année. Un record, selon Randstad, qui publie chaque année une enquête sur les étudiants au travail. Quelque 76 % des 1500 étudiants de plus de 15 ans sondés au printemps ont travaillé pendant les vacances d’été (contre 73 % en 2018). Mais cette année les choses risquent de changer. "Nous estimons que le nombre d’étudiants jobistes baissera de 25 % cet été par rapport à l’an passé", note Jan Denys, Director Corporate Communications&Public Affairs chez Randstad. "Pendant les vacances de Pâques, nous étions à - 60 % et en mai à - 25 %."
Si certains jobs traditionnels tombent à l’eau pour juillet-août, Randstad constate qu’en même temps apparaîtront de nouveaux jobs pour les étudiants : steward assurant le respect du social distancing, Contact Tracer, contrôleur de température, agents de call center corona, collaborateur chargé du respect de l’hygiène…
Des secteurs plus touchés
Certains secteurs sont plus touchés que d’autres par la crise et feront moins appel à la main-d’œuvre estudiantine. "C’est le cas de l’événementiel notamment, qui occupe en général de nombreux étudiants durant les vacances", constate Jan Denys.
Du côté de l’Horeca, difficile de faire des pronostics. "Le nombre d’étudiants engagés dans le secteur ne sera pas à la hausse par rapport à l’an passé, mais nous ne pensons pas qu’il y aura une chute importante. Nous avions la crainte que certains étudiants qui ont l’habitude de travailler dans l’Horeca ne le souhaitent plus à cause des règles de prévention importantes. Le port du masque peut être contraignant. Mais nous sommes déjà rassurés à ce niveau-là", note Thierry Neyens, président de la Fédération Horeca Wallonie. "Ce n’est pas parce que nos établissements peuvent accueillir moins de clients qu’ils auront besoin de moins de personnel. Il faut des personnes pour accompagner les clients, veiller au respect des règles, s’occuper du nettoyage… Les trois semaines d’ouverture que nous avons connues permettent de tirer des leçons pour envisager les trois prochaines semaines. Mais pas d’avoir une vue sur tout l’été. Ces trois semaines ont donné à nos établissements la possibilité de voir le profil de leurs clients afin de définir comment organiser leurs futures équipes. Le modèle économique a changé. Certains membres qui avaient l’habitude de fermer une partie de l’été ne le feront peut-être pas et auront dès lors besoin de plus d’étudiants. D’autres vont éventuellement ouvrir un jour de plus. Et puis tout dépendra aussi de la météo."
Un problème d’accueil
Autre cas : celui d’entreprises qui avaient l’habitude d’accueillir des étudiants durant l’été, et qui ont décidé de ne pas le faire cette année. C’est ce qui se passe, par exemple, chez BNP Paribas Fortis. "Habituellement, nous avons à peu près 200 étudiants sur l’été, tant dans les agences que dans les bâtiments centraux. Avec une priorité donnée aux enfants du personnel", explique Valery Halloy, responsable de la communication pour la banque. "Pendant le confinement, nous nous sommes posé la question de savoir si nous étions en mesure d’accueillir des jobistes. Nous nous sommes vite rendu compte que cela allait être difficile. Tout d’abord pour des raisons de sécurité sanitaire. Il fallait prévoir des masques, du gel… pour ces étudiants, ce qui allait engendrer du travail supplémentaire pour nos équipes. Ensuite, nous sommes confrontés à la difficulté de les accueillir correctement car nos équipes sont divisées en trois groupes jusqu’à septembre qui alternent présence au bureau et télétravail. Or, nous souhaitons pouvoir accompagner correctement ces jeunes afin que le job soit intéressant pour eux. Cette année, cela n’aurait pas été possible."
Dans d’autres secteurs, la crise ne change, semble-t-il, pas grand-chose. "Le nombre d’étudiants engagés pour la période estivale reste stable par rapport à la période 2019", nous explique-t-on, sans préciser un chiffre, du côté de Walibi, qui rouvrira ses portes le 1er juillet. "Nous mettons en place toutes les conditions pour respecter les mesures sanitaires et garantir la sécurité de nos collaborateurs ainsi que celle de nos visiteurs. Le parcours dès l’arrivée au travail a été adapté en conséquence avec le respect de la distanciation sociale et le renforcement des normes d’hygiène. Nos jobistes recevront également trois capsules ‘e-learning’ qu’ils devront suivre sur la transmission du Covid-19 et les gestes barrières, sur le lavage des mains et le port du masque."
Les cinémas en demande
Le 1er juillet marque également la réouverture des cinémas. "Après plus de trois mois de fermeture, nous sommes ravis de pouvoir accueillir à nouveau les étudiants aux côtés de notre personnel attitré", explique, dans un communiqué, Carl Lenaerts, le General Manager de Kinepolis. Plusieurs centaines d’étudiants avaient l’habitude de travailler chaque semaine dans les onze complexes Kinepolis de Belgique. Pour cet été, le groupe recherche - sans en préciser le nombre - des étudiants de plus de 18 ans, qui doivent être "très attentifs à la clientèle." À Bruxelles, des bilingues sont demandés. "Même si nous amorçons la saison avec une capacité de salle fortement réduite", note Carl Lenaerts, nous aspirons à revivre enfin un bel été cinématographique."