En 10 ans, le nombre de femmes indépendantes a progressé de 30% en Région bruxelloise
L’entrepreneuriat féminin a le vent en poupe à Bruxelles. Cette constatation apparaît comme le principal enseignement de l’édition 2019 du baromètre bi-annuel que Women in Business, la plateforme de l’entrepreneuriat féminin à Bruxelles hebergée chez hub.brussels (l’Agence bruxelloise pour l’Accompagnement de l’Entreprise), vient de publier.
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Publié le 13-07-2020 à 08h00 - Mis à jour le 13-07-2020 à 09h24
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A Bruxelles, une femme sur dix est indépendante à titre principal, soit le taux le plus élevé en Belgique. En 10 ans, le nombre de femmes indépendantes a progressé de 30% en Région bruxelloise, voire même de plus de 50% pour les indépendantes complémentaires.
Cette croissance se reflète dans les chiffres européens en matière de taux d’activité entrepreneuriale des femmes (TAE). Alors que la Belgique figurait en queue de peloton des 28 membres de l’UE avec un TAE de 3,1, soit le taux le plus bas de l’Union, la dernière étude réalisée en 2015 révèle que notre pays a enregistré une augmentation substantielle du nombre de femmes indépendantes lui permettant d’atteindre un TAE de 5 et de se hisser en 14e position à égalité avec la Hongrie et l’Espagne.
"Même si elles restent proportionnellement moins nombreuses que les hommes, les femmes indépendantes portent de plus en plus de projets innovants dans l’écosystème bruxellois", affirme Barbara Trachte, secrétaire d’Etat à la transition économique.
Les coopératives d'activités comme aide à la réussite
Une des raisons de cette tendance à la hausse est l’action des coopératives d’activité qui œuvrent à stimuler les femmes chercheuses d’emploi à se tourner sans risque vers l’entrepreneuriat. Ces coopératives d’activités offrent un cadre structuré et sécurisé pour permettre de développer sereinement un projet entrepreneurial et le tester sur le marché. "Grâce à JobYourSelf, j’ai eu la possibilité de me concentrer sur le développement de mon projet sans prendre de risques financiers. Seule, je pense que je ne me serais pas lancée comme entrepreneure", explique Senrei Wu, fondatrice de BoucheB, une boucherie végétale dans les Tanneurs, qui produit des préparations 100% végétales avec des produits locaux et de saison. "Ce qui m’a particulièrement séduit, c’est la possibilité de tester pendant 18 mois, de me faire une première clientèle, de challenger mes décisions avec des conseillers, des coaches, avant de se lancer comme indépendante."
En 10 ans, on a observé une augmentation de plus de 50% de femmes au sein des coopératives d'activités. Celles-ci ont donné naissance à plus de 500 entreprises, dont 60% ont été crées par des femmes.
Si le nombre de femmes entrepreneuses augmente, un chiffre reste cependant toujours trop élevé : le taux de female NEET (Not in Education, employment & training). En 2018, 26% des femmes âgées de 15 à 64 ans n’étaient ni à l’emploi, ni au chômage, ni étudiantes, alors que la part des inactifs n’atteignait que 15% chez les hommes.
Ce pourcentage est "un reflet des inégalités face aux opportunités économiques pour les femmes bruxelloises", insiste Loubna Azghoud, responsable de la plateforme Women in Business. "En Belgique, la différence entre les jeunes hommes et les jeunes femmes NEET est flagrante, on observe qu’entre 25-29 ans la différence est de 6% en plus pour les femmes NEET et entre 30-34 ans elle est encore plus élévée, 8,6% en plus pour les femmes. Cela correspond à l’âge de la maternité et de la responsabilité d’enfants en bas âges."