Lita, l'ambitieuse plateforme européenne qui veut devenir numéro un de l'épargne durable
Covid-19 en 2025 | Série de l'été | L’épidémie a mis en lumière les défaillances et les fragilités de nos sociétés. Quelles leçons notre pays peut-il en tirer ? Quels changements pourraient être opérationnels dans un horizon de cinq ans ? Zoom ce lundi sur le secteur financier et les investissements durables.
Publié le 27-07-2020 à 10h27 - Mis à jour le 27-07-2020 à 13h25
:focal(1275x645:1285x635)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/732VFR4HV5HRPGEOESPJUPE44A.jpg)
Au sein du jeune écosystème belge de l’investissement à impact, Lita - acronyme de "Live, impact, trust, act" - est probablement l’acteur qui affiche la plus grande ambition : devenir la première plateforme européenne d’épargne durable.
Apparue d’abord en France (2014), la plateforme s’est ensuite déployée en Belgique (2017) et, plus récemment, en Italie. "Nous allons bientôt nous lancer au Luxembourg", ajoute Céline Bouton, directrice du développement de Lita.co en Belgique. L’antenne belge peut déjà faire valoir un beau bilan en trois ans d’activités (l’agréation de Lita.co par la FSMA date du 21 juin 2017) : "Nous avons récolté près de 5 millions d’euros et financé 25 entreprises sociales, que ce soit en actions ou en obligations. Nous avons 7 500 investisseurs."
Pour réaliser ces 25 premiers investissements dans des projets qui visent à "construire un avenir meilleur, durable et inclusif" (dixit Eva Sadoun et Julien Benayoum, les fondateurs français de Lita), l’équipe belge - hébergée à l’Impact House, un lieu fondé par Piet Colruyt au cœur de Bruxelles - a rencontré près de 900 entrepreneurs ! "On retient moins de 5% des projets qui nous sont proposés, explique Céline Bouton. Notre objectif n’est pas de financer un maximum de projets, mais les meilleurs." Résultat : le taux de défaut, depuis le lancement de Lita.co (France, Belgique, Italie), est très faible puisque, sur 140 entreprises financées à ce jour, il n’y a eu que cinq faillites (dont une en Belgique).
Sélectivité, durabilité et pérennité
Cette forte sélectivité témoigne de l’important travail effectué en amont des campagnes de financement participatif (crowdfunding) des projets retenus. "On fonctionne comme un fonds d’investissement, avec une procédure de ‘due diligence’ qui peut prendre plusieurs semaines, détaille la responsable bruxelloise de Lita. Mais, à la différence des fonds classiques, nous analysons aussi les dossiers au regard des 17 objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU, c’est-à-dire leur responsabilité et leur impact positif, et pas uniquement leurs perspectives de croissance. Ensuite, les dossiers passent devant un comité d’investissement composé de deux personnes de Lita et de deux experts externes."
Une fois les projets mis sur la plateforme, Lita.co va mener tout un travail de communication auprès des épargnants afin de les convaincre d’investir (ce qui est possible à partir de 100 euros). "On va leur fournir une série d’informations pour les guider : quel est l’impact positif des projets, le degré de maturité, les risques associés, l’équipe et la structure de l’entreprise, l’éventuel avantage fiscal, etc.". Si l’objectif de la levée de fonds est atteint, Lita poursuivra alors son travail en siégeant au conseil d’administration afin de s’assurer que le projet soutenu ne dévie pas de sa roadmap et d’en informer régulièrement les actionnaires ou les coopérateurs.
Ceux-ci en attendent-ils un rendement ? Pas forcément. "Ils sont en tout cas soucieux de la pérennité des projets dans lesquels ils investissent", précise Mme Bouton. On n’est donc pas dans la philanthropie et les contributeurs ne boudent pas le "tax shelter" (réduction d’impôt jusqu’à 45 %) dont bénéficient de nombreux projets.