Prolongation, assouplissement des règles: les pistes pour sauver les soldes
Les représentants des commerçants font bloc derrière leur ministre.
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Publié le 19-08-2020 à 17h34 - Mis à jour le 19-08-2020 à 19h11
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Le Conseil national de sécurité (CNS) qui se réunit ce jeudi a, sur la table, une demande pressante de Denis Ducarme (MR), ministre des Classes Moyennes et des Indépendants, d’assouplir les règles qui prévalent actuellement pour le shopping. “Dans le cadre du CNS de jeudi, confirme son cabinet, le ministre soumettra à l’avis du CNS et des experts un assouplissement de la règle imposant aux Belges de faire leurs courses seuls.”Sans préciser le nombre souhaité, évoquant la possibilité d’être accompagné d’“une ou plusieurs personnes de sa bulle sociale”.
Seul et en 30 minutes
Pressante, cette demande l’est à plus d’un titre.
De un, parce que ce n’est pas une première. Lors du précédent CNS, qui s’est tenu le 27 juillet, Denis Ducarme avait déjà demandé un assouplissement.
De deux, car il est poussé dans le dos par les représentants des commerçants qui font bloc derrière lui. Aussi bien l’UCM que Comeos ou encore le SNI. “Il est interdit de faire des achats à deux, même issus de la même ‘bulle sociale’, et de rester plus de trente minutes dans les magasins,insiste l’UCM. Ajoutez à cela les schémas de circulation dans les artères et les centres commerciaux, le port du masque obligatoire et la canicule, et concluez qu’aucune condition n’est réunie pour permettre le shopping plaisir.” L’organisation aurait pu joindre, aux raisons qui décident les consommateurs à bouder les rues commerçantes du pays, la peur du virus, les changements d’habitude de consommation ou de canal de vente, les vacances, etc. “Le shopping individuel mène à l’agressivité, envers les vendeurs et les agents de sécurité”, renchérit Comeos. Et très certainement à l’incompréhension : on peut manger avec sa bulle sociale au restaurant, mais on ne peut rentrer dans un magasin avec son conjoint…
Pressante, enfin, parce que les soldes, reportés d’un mois par rapport à leur timing habituel et qui s’achèvent le 31 août, s’enlisent. “L’affluence reste limitée et le chiffre d’affaires est décevant”, poursuit Comeos. Selon une enquête menée auprès de ses membres des secteurs Fashion et Health&Beauty, le chiffre d’affaires a chuté de 40 % par rapport à la période des soldes en juillet l’année passée. Le nombre de passants est également beaucoup plus faible (-35 %).
Prolonger les soldes
À tel point que certains jugent qu’après avoir reporté les soldes, il faudrait les prolonger. Septembre compte encore de beaux jours à même d’inciter les consommateurs à acheter léger, et, ajoute le SNI, “la certitude que les enfants pourront retourner à l’école peut donner un boost”. “Pourquoi donc ne pas permettre aux commerçants de laisser quelques rayons pour les soldes en septembre ?”, s’interroge le Syndicat neutre pour indépendants.
“Pour prolonger les soldes, il faut une loi, et, pendant les vacances parlementaires, ce sera difficile, indique la porte-parole du ministre Ducarme. Mais rien n’empêche les commerçants de faire de grosses remises en septembre.” En effet, seules les ventes à perte sont interdites en dehors des périodes de soldes. Quant aux termes “soldes”, “remises”, “prix rouge” assortis de pourcentages, ils ne sont bannis que pendant la période des pré-soldes. Aucun problème donc pour poursuivre les soldes en septembre.
Ce qui, au regard des stocks qui sont encore dans les magasins risque d’arriver. Certains, qui n’ont pas eu les moyens, la volonté ou l’énergie de commander leur nouvelle collection dans les mêmes proportions que l’an dernier, n’y trouveront rien à redire. L’espace de vente n’en sera que mieux occupé.