Le Royaume-Uni vient de signer un accord de libre-échange... mais pas avec l'Union européenne
Alors que le Brexit approche à grand pas, un accord de libre-échange vient d'être signé entre le Royaume-Uni et... Singapour. Il s'agit du deuxième accord commercial majeur signé par le Royaume-Uni en l'espace de deux mois.
Publié le 10-12-2020 à 08h22
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Les marchés européens attendent avec impatience un accord commercial entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. A l'approche du Brexit, l'ombre d'un no deal se fait de plus en plus pressante. Mais ce jeudi, c'est bien avec Singapour que Londres vient de signer un accord de libre-échange.
Le document a été signé à Singapour par les ministres du Commerce des deux pays, a constaté un journaliste de l'AFP, et portera sur des échanges de 22 milliards de dollars par an.
Cet accord avec la cité-Etat, une plateforme financière et commerciale majeure, devrait fournir au Royaume-Uni un appui important en Asie alors que le pays négocie sa sortie de l'Union européenne. Londres avait signé son premier accord commercial bilatéral majeur post-Brexit avec le Japon en octobre. Mais cet accord est le premier avec un pays membre de l'Asean, l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est, qui compte 10 membres et quelque 650 millions d'habitants.
Un pas de plus vers le CPTPP
La ministre du Commerce Liz Truss a salué le leadership de Singapour en faveur du libre-échange, après avoir signé cet accord avec l'ancienne colonie britannique qui cultive des liens étroits avec Londres.
"A présent que le Royaume-Uni est redevenu une nation commercialement indépendante, nous sommes libres de rejoindre cette campagne" pour le libre-échange, a-t-elle indiqué.

"Singapour est le principal partenaire commercial et d'investissements du Royaume Uni en Asean, tandis que le Royaume-Uni est la première destination des investissements singapouriens en Europe", a-t-elle souligné.
Cet accord "apporte aux entreprises britanniques une plateforme pour accéder aux opportunités dans la région via Singapour", a observé de son côté le ministre singapourien du Commerce Chan Chun Sing.
Il s'agit aussi pour Londres d'un pas vers l'adhésion à l'accord de libre-échange transpacifique dont Singapour est l'un des onze membres. Ce partenariat, le CPTPP, est la nouvelle version du pacte de libre-échange transpacifique (TPP) qui avait été abandonné par Donald Trump.
Un accord à l'européenne
L'accord de libre-change signé jeudi entre le Royaume-Uni et Singapour a été conçu sur le modèle d'un accord existant entre l'Union européenne et Singapour.
Il prévoit la suppression de droits de douane, ouvre un accès réciproque aux marchés des services et réduit les barrières non tarifaires sur les biens électroniques, les véhicules et pièces de rechange, les produits pharmaceutiques et appareils médicaux, ainsi que sur la production d'énergie renouvelable.
Les droits de douanes devraient être éliminés en 2024, à la même échéance que pour l'accord entre l'Union européenne et Singapour.
De leur côté, le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont donné jusqu'à dimanche pour prendre une décision sur les négociations d'un accord sur le Brexit qui sont dans l'impasse.