Trafic d'art: une statue de plus de 2000 ans quitte Bruxelles et retrouve son propriétaire italien
Volée à Rome en 2011 et mise en vente à Bruxelles, une statue romaine de plus de 2000 ans vient d'être remise aux autorités italiennes et va retrouver son propriétaire légitime. Le fruit d’une série d'enquêtes menées par l’Inspection économique sous la houlette du Parquet de Bruxelles, pour lutter contre le trafic d’œuvres d'art à des fins de blanchiment d'argent ou de financement d'activités criminelles et terroristes.
- Publié le 20-01-2021 à 14h54
- Mis à jour le 20-01-2021 à 15h18
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L'objet du délit est la statue d'un homme en toge, un totagus, d'origine romaine et daté du Ier siècle av. J.-C. L'œuvre avait été volée en 2011 dans la capitale italienne puis mise en vente à Bruxelles. Ce mercredi, la direction générale de l'Inspection économique du SPF Economie a officiellement remis la statue aux autorités italiennes, représentées par le Comando Carabinieri Tutela Patrimonio Culturale.
Il s’agit du tout premier aboutissement d’une série d’enquêtes liées à des fraudes émaillant le marché de l’art, actuellement diligentées par l’Inspection économique sous l’égide des autorités judiciaires bruxelloises. L’Inspection économique se réjouit de pouvoir compter sur une collaboration belgo-italienne dans le but de contrer le phénomène de trafic d’objets culturels.
La statue avait été localisée dans une galerie d'antiquités bruxelloise. L'enquête a révélé que l'œuvre avait été déposée auprès de l'antiquaire en vue de sa vente par un ressortissant étranger connu des autorités italiennes.
"Dissimuler l’origine illicite d’une pièce archéologique porte fortement atteinte aux droits des consommateurs et constitue une infraction au Code de droit économique, éventuellement associée à d’autres préventions relevant du droit pénal commun", explique Chantal De Pauw, porte-parole du SPF Economie.
Le secteur de l'art bientôt concerné par une loi anti-blanchiment
L'opération s’inscrit en outre dans les missions de l’Inspection économique consistant à prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ainsi qu’à assurer la protection des consommateurs contre les pratiques commerciales portant atteinte à leurs intérêts.
En plus de porter atteinte aux droits des consommateurs de bonne foi, trompés sur la nature ou l’origine des marchandises ainsi acquises, le trafic d’œuvres d’art contribue à l’étiolement de la culture mondiale. Ce faisant, il enrichit les groupes criminels actifs dans ce secteur illégal qui se trouve à la base de circuits de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme.
"L’Inspection économique déploie de nombreux efforts pour tenter d’annihiler ces pratiques, conclut Chantal De Pauw. A cet égard, le secteur de l’art sera prochainement soumis au respect des mesures de prévention du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, édictées par la loi anti-blanchiment du 18 septembre 2017, dans un but de responsabilisation des acteurs du secteur confrontés à des pratiques suspectes".