Le coût de la sortie du nucléaire en 2025... a fondu
Une nouvelle étude a revu drastiquement à la baisse le coût du mécanisme de rémunération de la capacité (CRM), qui doit permettre à la Belgique de sortir du nucléaire d'ici quatre ans.
- Publié le 29-01-2021 à 18h34
- Mis à jour le 12-02-2021 à 18h11
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La ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), a fait le point sur le gros dossier de son début de législature : le mécanisme de rémunération de la capacité (CRM). Ce mécanisme doit permettre à la Belgique de sortir du nucléaire en 2025. Via le CRM, des subsides seront accordés à des producteurs d’énergie afin qu’ils mettent de la capacité à disposition du réseau électrique : centrales au gaz, batteries, gestion de la demande…
Étant donné que des subsides doivent être attribués par l’État belge à des producteurs, le mécanisme doit recevoir l’aval de l’Europe avant d’entrer en vigueur. En septembre 2020, la DG concurrence de la Commission européenne a entamé une enquête formelle sur le CRM belge. Ce genre d’enquête peut durer jusqu’à maximum 18 mois.
La première enchère du CRM devant avoir lieu en octobre 2021, il serait nécessaire de recevoir le feu vert de la Commission européenne avant cette date. Rappelons aussi qu’une dernière évaluation sera faite en novembre 2021 avant de décider si on prolonge, ou pas, Doel 4 et Tihange 3. Si le CRM est un échec, la Vivaldi pourrait finalement décider de prolonger les deux réacteurs nucléaires. À condition qu’Electrabel soit capable d’effectuer les travaux de modernisation des centrales dans les délais.
Accélérer le traitement du dossier
Tinne Van der Straeten, de son côté, essaye d’accélérer au maximum le traitement du dossier CRM par la Commission européenne. Elle espère recevoir une réponse positive avant novembre 2021.
Par ailleurs, la ministre a dévoilé une nouvelle estimation du coût du CRM. Initialement, ce coût avait été estimé à 614 millions d’euros par an sur une période de quinze ans. Ce coût nominal provenait d’une étude effectuée par Luc Vercruyssen, à l’époque consultant chez PwC.
Entre-temps, ce même Luc Vercruyssen est passé chez haulogy. Et selon sa dernière évaluation du coût du CRM, on serait plutôt 238 millions d’euros par an.
Que s’est-il passé entre-temps ? Selon Tinne Van der Straeten, les règles de fonctionnement du CRM n’étaient pas connues lorsque la première évaluation de son coût a été réalisée par PwC. Des améliorations faisant pression sur le coût du système ont été intégrées. “En 2018, les règles de fonctionnement du marché CRM n’étaient pas connues”, a expliqué la ministre.
En outre, les capacités nécessaires pour absorber la sortie du nucléaire ont été revues à la baisse : alors qu’un besoin de 3 900 MW avait été identifié en 2018, on se situe entre 2 000 et 3 000 MW, selon l’étude de haulogy. En cause notamment, le fait que l’étude du consultant table sur une moindre indisponibilité du nucléaire en France. Il reste à voir si ce volume ne sera pas revu à la hausse par la suite.