Année noire pour les pommes de terre belges transformées : "En 2020, tous les chiffres sont en baisse", indique le secteur

La secteur de la transformation de la pomme de terre a été mis en grande difficulté en 2020. La fermeture de l'horeca a freiné la consommation des frites, croquettes et autres purées surgelées.

La Libre Eco avec Belga
Les frites réfrigérées ont souffert de la fermeture des restaurants, la production ayant chuté de près de 20 % en un an.
Les frites réfrigérées ont souffert de la fermeture des restaurants, la production ayant chuté de près de 20 % en un an. ©Shutterstock

Les conséquences de la crise du coronavirus sur l'industrie de la transformation de la pomme de terre en Belgique s'observent tant dans la réduction des effectifs du secteur que dans la baisse des produits bruts ou transformés. Les frites réfrigérées ont souffert de la fermeture des restaurants, la production ayant chuté de près de 20 % en un an, à 164 230 tonnes en 2020, révèle Belgapom mardi à l'occasion de la présentation des résultats annuels du secteur. Les frites réfrigérées sont beaucoup demandées par les restaurants et les cuisines de collectivités. L'horeca ayant fermé et le télétravail s'étant généralisé, ce type de produit n'a plus trouvé preneur aussi aisément.

Les frites réfrigérées ne représentent qu'une petite partie de la production du secteur, mais les autres divisions ont aussi connu un recul. Au total, 5,1 millions de tonnes de pommes de terre ont été transformées en frites, produites en purée, chips et flocons contre 5,3 millions en 2019, alors que la vingtaine d'exploitations belges avaient misé sur une reprise de la croissance. "Cela représente un recul de 4 % par rapport à 2019 et les chiffres de production les plus bas en trois ans", pointe Belgapom.

La production de frites surgelées a reculé de plus de 100 000 tonnes, passant de 2,3 millions à 2,13 millions de tonnes. Dans les autres produits (produits en purée, chips, flocons et granulats), la chute a été plus limitée : de 684 000 à 671 000 tonnes.

Près de 1 000 emplois perdus dans le secteur

Si la fermeture des restaurants a pesé, Belgapom a aussi constaté le maintien de la consommation de chips de pommes de terre et la croissance temporaire de la vente de pommes de terre congelées.

En outre, la crise du coronavirus a entraîné une baisse des investissements de 248 millions d’euros en 2020, soit 15 %. L'emploi direct dans le secteur encaisse une baisse de 16,5 %, passant de 5 001 travailleurs en 2019 à 4 179 l'an dernier.

Belgapom se félicite par ailleurs d'avoir pu limiter la casse à l'export principalement parce que l'industrie belge de la patate est plus axée sur le détail que les entreprises aux Pays-Bas et en France. Les acteurs belges doivent cependant s'attendre cette année à un effet de correction dû à l'entrée en vigueur du Brexit. "Après la France, le Royaume-Uni est le principal acquéreur de produits surgelés à base de pommes de terre. Dans la perspective du Brexit à la fin décembre, les exportations outre-Manche avaient connu une progression sensible."

Malgré ces chiffres peu reluisants, Belgapom se veut optimiste. "La disponibilité quelque peu inattendue de divers vaccins efficaces contre la Covid-19 nous ouvre des perspectives pour le second semestre 2021. Espérons que les mesures de confinement, de couvre-feu ou d’interdiction d’événements pourront être levées et que la vie pourra ainsi peu à peu reprendre son cours normal.é

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