Près du tiers des actifs belges se sentent déconnectés de leur entreprise
Pendant un an, l’Antwerp Management School a étudié les conséquences de l'épidémie de Covid-19 sur les employeurs et les travailleurs. Les conséquences sont multiples, tant dans le positif que dans le négatif.
Publié le 16-06-2021 à 14h44 - Mis à jour le 09-07-2021 à 14h25
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Durant un an, l’Antwerp Management School (AMS) a mené, en collaboration avec la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) et HRPro.be, une étude sur l’impact de la pandémie, en interrogeant 2783 chefs d’entreprise et professionnels des RH ainsi que 4660 travailleurs. Il en ressort que 28% des travailleurs interrogés indiquent qu’ils ne se sentent pas ou plus connectés à leur organisation, et que 23 % n’ont plus de lien avec leurs collègues. Dans le même sens, en avril 2021, 84 % des employeurs perçoivent un impact négatif sur les relations entre collaborateurs, ainsi que sur les relations employeur-employé. Toutefois, on soulignera qu'environ un collaborateur sur trois ressent un effet positif de la pandémie sur les entretiens avec son manager quant à son fonctionnement (34 % contre 22 % un effet négatif) et leurs prestations (35 % contre 19 %).
Départ de bons éléments ?
Ainsi, plus d'un employeur belge sur trois s’inquiète du départ éventuel de bons collaborateurs, tandis qu'un quart des salariés répondants indique en effet rechercher - activement ou passivement - un autre emploi. Cette proportion a doublé par rapport aux années précédentes.
Par ailleurs, point positif sur l'organisation du travail, plus de la moitié des employeurs disent avoir plus confiance en leurs collaborateurs qu’avant la crise. Pour preuve, un sur trois affirme moins contrôler les heures de travail. En outre, plus de 50 % des employeurs sont désormais plus ouverts à l’égard des horaires flexibles, et seulement 5 % en ont une vision négative.
Autre conséquence positive de la crise, près de 65 % des salariés interrogés indiquent avoir acquis de nouvelles compétences grâce à la pandémie, et presque tous les employeurs (89 %) ont vu leurs collaborateurs progresser ces derniers mois. Les compétences numériques figurent – sans surprise – en tête (3 employeurs sur 4), mais les compétences plus spécifiques à une fonction ont également connu une forte croissance (1 employeur sur 3). "C’est le moment idéal pour réfléchir à ce que les collaborateurs ont appris. Ne revenez pas trop vite à la normale, mais profitez de cette occasion pour stimuler la culture de l’apprentissage dans votre organisation. En effet, une telle culture d’apprentissage, vous ne l’obtenez pas tant grâce à des formations classiques, mais surtout en renforçant les nombreux apprentissages implicites sur le lieu de travail au quotidien", commente le professeur Ans De Vos.
Eviter le burn out
Enfin, près de la moitié des employeurs ont été positivement surpris par la résilience de leurs salariés. Mais cela dissimule également le danger du surmenage. Après un an de crise, un travailleur sur quatre déclare en effet ne pas se sentir en bonne santé mentale, et 53 % ressentent un effet négatif de la crise. Prémices de burn out ?
"Pas nécessairement, à condition de prévoir une récupération suffisante maintenant et de ne pas continuer à ce rythme, nuance le professeur Kathleen Vangronsvelt. En effet, la recherche sur le stress nous apprend qu’un pic de stress n’est pas forcément une mauvaise chose – apprendre de nouvelles choses est en effet souvent source de stress. Mais un tel pic doit cependant être suivi d’une période de repos et de récupération, afin que les moments d’apprentissage puissent être assimilés. Les vacances d’été peuvent, espérons-le, constituer la période idéale pour récupérer".