L’Europe valide le CRM proposé par la Belgique pour sortir du nucléaire: "D’ici 2030, la moitié de la production sera renouvelable"
Il s’agit pour la Belgique de garantir la sécurité de son approvisionnement en électricité au coût le plus “bas possible”.
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- Publié le 27-08-2021 à 18h04
- Mis à jour le 27-08-2021 à 18h20
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La décision de la Commission européenne d'autoriser la Belgique à mettre en place son mécanisme d'investissement pour soutenir le développement des énergies renouvelables (CRM) permettra d'accompagner la sortie du nucléaire en 2025. Il s'agit pour la Belgique de garantir la sécurité de son approvisionnement en électricité au coût le plus "bas possible", explique la ministre de l'Énergie, Tinne Van Der Straeten (Groen). "Il existe beaucoup d'investisseurs qui proposent des solutions innovantes comme les batteries par exemple. Grâce à l'approbation du mécanisme, tous ceux qui portent des projets pourront investir et participer à l'enchère qui se déroulera au mois d'octobre", explique encore la ministre. "D'ici 2030, près de la moitié de notre production d'énergie proviendra des énergies renouvelables. C'est le double de ce que nous avons aujourd'hui. Sans le mécanisme d'investissement, ce qui est aujourd'hui l'exception risque de devenir la règle".
En effet, le mécanisme qui sera mis en place par notre pays passera par le biais d'enchères récurrentes organisées quatre ans et un an avant la période de fourniture de capacité. "Au terme de la mise aux enchères, si l'offre émise par le participant a été retenue, celui-ci sera rémunéré par le gestionnaire du réseau (Elia) de façon régulière en fonction de la capacité qu'il peut mettre à disposition", explique-t-on du côté de la Creg (Commission de régulation de l'électricité et du gaz).
Le respect des règles de concurrence
La commission européenne craignait que le mécanisme CRM proposé par la Belgique ne soit pas en phase avec les règles de l'Union européenne en matière d'aides d'État. "La Commission a conclu que le mécanisme de capacité belge est conforme aux règles de l'UE en matière d'aides d'État, aux lignes directrices de 2014 sur les aides d'État à la protection de l'environnement et de l'énergie et avec le Règlement sur l'électricité", précisait vendredi la Commission européenne via un communiqué.
Elle ajoute encore qu'elle n'a "trouvé aucun élément confirmant ses doutes initiaux quant au fait que cette mesure désavantagerait certaines technologies, ni ne limiterait injustement la participation des capacités transfrontalières. La Commission a conclu que la mesure contribuera à assurer la sécurité de l'approvisionnement en électricité compte tenu de la décision de la Belgique de supprimer progressivement toutes les capacités nucléaires d'ici 2025, sans fausser indûment la concurrence dans le marché unique".
Tine Van Der Straeten se réjouit aussi que la Commission reconnaisse la décision de la Belgique de "garantir que les centrales électriques flexibles seront neutres sur le plan climatique. Nous n'étions pas obligés de le faire pour répondre aux règles européennes, mais nous considérons que cela contribue aux objectifs européens du Green New Deal", explique-t-elle. "Nous optons autant que possible pour des projets innovants de batteries, de gestion de la demande et de stockage. En outre, par le biais des fonds de relance européens, nous investissons également dans le développement de technologies qui rendront les centrales électriques climatiquement neutres".
Avec cette décision européenne, la ministre Van Der Straeten considère qu'il ne faudra construire que "deux ou trois centrales au gaz (NdlR : qui utilisent une énergie fossile) maximum".
La ministre garde sa ligne politique
Malgré quelques doutes émis çà et là au niveau politique sur le fait de sortir trop tôt du nucléaire, malgré tout ce qui est mis en place aujourd'hui, la ministre fédérale reste sur sa ligne. "Le timing reste le même. Nous confirmons la loi de sortie du nucléaire. Après cela, lorsque les enchères auront été organisées, nous ferons une évaluation et puis nous verrons". La porte n'est pas donc pas complètement fermée, mais il semble clair que la ministre écologiste flamande compte beaucoup sur ce mécanisme de financement pour permettre à la Belgique de tenir son objectif.