Voici le plan "XXL" de la relance de la Vivaldi : "45 projets pour un montant total de 3,3 milliards d’euros”
L’Etat doit faire sa part pour doper le taux d’investissements publics. Environ deux milliards viendront compléter l’effort des Régions et de l’Europe. Quarante-cing projets ont été rentrés pour 3,3 milliards d’euros.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/16e12df7-ddb4-42fc-bfe1-285390232bf8.png)
Publié le 25-09-2021 à 06h56 - Mis à jour le 15-10-2021 à 17h49
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/EEPKWFCEUJAH5MQGISNEH44S2U.jpg)
Il vient de lancer un beau pavé dans la marre en demandant que l’Etat fédéral finance en partie la rénovation des infrastructures régionales endommagées par les crues de la mi-juillet. Il a évoqué une enveloppe de 600 millions d’euros qui bénéficiera en très grande partie à la Wallonie. Le Nord s’est insurgé. Mais peu lui importe, à ce stade.
Il est à autre chose, Thomas Dermine. Chemise blanche, pantalon bleu, baskets “vintage” : le look de gendre idéal du secrétaire d’État à la Relance cadre assez bien avec l’humeur badine du jour. C’est sûr, être le garde-chiourme des investissements dédiés à la relance, c’est tout de même plus agréable que de se battre pour quelques dizaines de millions d’euros de budget comme le font ses partenaires de la Vivaldi sur à peu près tous les dossiers actuellement.
Part de 18 % pour l’Etat fédéral
Et justement, Thomas Dermine a des nouvelles en matière d'investissements. "L'objectif de la Vivaldi, c'est un taux d'investissements publics de 3,5 % du PIB en 2024 et de 4 % en 2030. L'argent de l'Europe ne suffira pas, l'État et les Régions vont devoir compenser. De quelque 7 milliards au total d'ici 2024, en plus des 5,9 milliards de fonds européens. Soit plus de 13 milliards au total. Les Régions font plus que leur part dans le cadre de leur plan de relance respectif. L'État fédéral doit prendre sa part, et on est en train d'aboutir." Cette part du fédéral, elle est de 18 % environ des 13,4 milliards d'euros nécessaires pour relever le taux d'investissement à 3,5 % en 2024.
Thomas Dermine tient à présenter la partie fédérale de cet effort d'investissement important que l'État fédéral va devoir prendre en charge. Combien ? "C'est un calcul assez technique à la base, mais ces 18 % correspondent grosso modo à 2,4 milliards d'euros, soit entre 1,5 et 2 milliards d'euros d'investissements productifs(NDLR : hors dépenses "courantes" pour la défense), compte tenu de ce qui a déjà été budgété. Cela dépendra aussi de quelques arbitrages au sein de la Vivaldi", glisse malicieusement le secrétaire d'État. Pour la mi-octobre, le Premier ministre fera donc une annonce, un an après les débuts de la Vivaldi, pour présenter les grandes lignes du grand plan de relance "fédéral".
45 projets pour 3,3 milliards d’euros
Avec quels projets ? "Cinq groupes de travail ont été mis sur place il y a quelques mois, sous l'autorité de tutelle du ministre compétent, et nous avons collecté 45 projets pour un montant total de 3,3 milliards d'euros", explique Thomas Dermine. Ce qu'il en restera ? "Entre 50 et 60 % après le passage de la moulinette. On est plutôt efficace car on utilise la même méthodologie pour sélectionner et trier les dossiers que lors de la conception du plan de relance et de résilience européen (PRR). Il y a juste un critère de plus qui est que les projets ne peuvent pas avoir une empreinte négative pour l'environnement", précise Thomas Dermine.
Mais à la base, l'objectif est simple : pousser les dépenses publiques pour assurer notre transition vers une économie décarbonée. "On doit investir maintenant massivement pour asseoir les fondements du futur. Comme cela s'est passé dans l'histoire de l'humanité quand on est passé, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, d'un paradigme "charbon" à un paradigme "pétrole" en 5-10 ans avec des taux d'investissements publics approchant les 10 % du PIB. Idéalement, il faudrait suivre le même trajet de l'ère du pétrole à une économie décarbonée. Et comme le disait mon collègue du MR, ce n'est pas en mangeant du quinoa qu'on y arrive."
"Vous savez, poursuit Thomas Dermine, le déclassement de l'Europe sur la scène internationale tient pour une bonne part à la compression des investissements publics. Et pour beaucoup, ce constat s'explique par les effets pervers des critères de convergence européens du Pacte de stabilité et de croissance(NdlR : 3 % de PIB max de déficit public, 60 % du PIB de taux d'endettement, etc.)."La voie vers plus de flexibilité est souhaitable, et souhaitée, du moins sur cette question des investissements publics. La grande majorité des Etats européens, y compris du côté des frugaux, estiment qu'il faut mettre un terme à la baisse des investissements publics, et investir massivement dans la transition climatique, numérique,", poursuit le secrétaire d'Etat.
Des mesures d’accompagnement, aussi
Ces prochains jours, le couperet tombera sur la liste des projets retenus. Qui ne seront pas toujours des "recalés" du plan de relance, promet Thomas Dermine. "Il y a en quelques-uns mais, la plupart, sont des investissements complémentaires et cohérents avec les projets du plan de relance. Et qui iront de pair avec des mesures d'accompagnement".
Les partenariats public-privés (PPP) vont ainsi être poussés autant que possible pour la rénovation de bâtiments. Un Conseil supérieur des investissements publics va par ailleurs voir le jour pour superviser, et évaluer ces projets d’investissements, répartis en cinq axes (durable, numérique, mobilité, inclusion et productivité ).