Ces facteurs qui pourraient encore tirer les prix de l'essence et du diesel à la hausse
La banque américaine Goldman Sachs, dont les prévisions sont très suivies par les marchés, estime que le Brent pourrait atteindre 90 dollars d’ici la fin d’année.
Publié le 27-09-2021 à 17h50
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Le prix du baril de pétrole est en hausse constante depuis plusieurs mois. Ce lundi, le Brent a frôlé les 80 dollars, un niveau qui n’a plus été atteint depuis octobre 2018.
En l’espace de 18 mois, la situation a donc radicalement changé sur le marché pétrolier. Le 22 avril 2020, au plus fort des mesures de confinement, le Brent était descendu jusqu’à 15,98 dollars. Mais la reprise économique post-covid a provoqué un rebond spectaculaire des prix. Depuis ce plancher, le cours du Brent a été multiplié par cinq.
Grosses répercussions à la pompe
Rappelons que le pétrole n’influence qu’environ un tiers du prix d’un litre d’essence et de diesel. Mais la remontée des cours du brut a tout de même une forte influence sur les prix à la pompe. Ainsi, le prix maximum du diesel sera de 1,6520 euro par litre ce mardi, un record historique. Le précédent record, datant d’octobre 2018, était de 1,634 euro par litre. Rappelons que le diesel avait dépassé 1,45 euro par litre durant la crise de 2008. Compte tenu de l’inflation, ce niveau était encore plus élevé que le prix actuel.
Les prix pourraient-ils encore monter dans le futur ? Pour répondre à cette question, il faudrait savoir comment vont évoluer les prix pétroliers. La banque américaine Goldman Sachs, dont les prévisions sont très suivies par les marchés, estime que le Brent pourrait atteindre 90 dollars d’ici la fin d’année. Pourquoi ? Selon Goldman Sachs, la consommation de brut pourrait encore augmenter, tirant les prix vers le haut. En effet, les prix élevés du gaz, en Europe et en Asie, pourraient pousser certains producteurs d’électricité à générer de l’électricité avec du pétrole, plutôt qu’avec du gaz. Les tensions sur l’approvisionnement en gaz pourraient donc se répercuter sur le marché pétrolier.
Pression américaine sur l’Opep
Face à cette hausse des prix du pétrole, la pression américaine sur l’Opep (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) pourrait encore s’intensifier. Au mois d’août, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, avait demandé au cartel de produire davantage afin de faire pression sur le prix du baril. En effet, le prix de l’essence a flambé aux États-Unis, ce qui pourrait menacer la popularité de Joe Biden.
Jusqu’à présent, l’Opep a résisté à cette pression américaine. Mais, à 80 dollars le baril, on se rapproche de l’objectif de l’Arabie saoudite, le leader de l’Opep. Ryad souhaite un baril suffisamment cher pour financer ses projets de diversification économique, mais pas trop cher non plus. En effet, un baril trop cher aurait tendance à accélérer la transition vers les énergies renouvelables, ce que ne souhaitent pas les dirigeants saoudiens.
La prochaine réunion de l’Opep +, prévue la semaine prochaine, sera donc suivie avec attention. Il se pourrait que les pays membres du cartel, et leurs alliés, décident d’accélérer la vitesse de la hausse de production. Ce qui aurait comme conséquence de faire pression sur les prix.