Marghem: "Il faut être sérieux, une décision doit être prise avant la fin de l’année sur le nucléaire"
Le rapport de Tinne Van der Straeten (Groen) sur la sortie du nucléaire sera remis ce mardi.
- Publié le 30-11-2021 à 06h48
- Mis à jour le 30-11-2021 à 12h43
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Sortira ? Sortira pas ? C’est ce mardi, au plus tard, que la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), doit remettre son rapport d’évaluation sur la faisabilité de la sortie du nucléaire. Un délai qui sera respecté, nous a confirmé la porte-parole de la ministre.
Lundi soir, on apprenait également qu'un kern avait été programmé ce vendredi pour une première analyse du rapport. Ce dernier abordera la sécurité d'approvisionnement et l'impact sur les prix de l'électricité en cas de fermeture complète du parc nucléaire. Ce dossier étant "important et très technique", il nécessitera "une discussion approfondie et détaillée", a fait savoir le cabinet du Premier ministre.
L’horloge tourne en faveur des verts
Certains estiment que les écologistes veulent acter la fin du chapitre nucléaire au plus vite. Mais c’est oublier un peu vite que l’inaction joue en faveur des verts. Si on ne fait rien, la Belgique sortira automatiquement du nucléaire comme prévu dans la loi… Néanmoins, il ne serait dans l’intérêt de personne de faire traîner les choses trop longtemps. En effet, les investisseurs ont besoin de clarté dans ce dossier.
Pour Tinne Van der Straeten, un des points compliqués du dossier est le refus du permis de la nouvelle centrale au gaz de Vilvorde par Zuhal Demir (N-VA), son homologue du gouvernement flamand. Ses partenaires de majorité accepteront-ils d’acter la fin de l’atome avant qu’une solution ne soit trouvée au cas Vilvorde ?
Pour l’heure, on ne sait donc pas exactement comment les choses pourraient atterrir. Pour rappel, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a fait volte-face dans ce dossier. Alors qu’initialement il prônait le respect du calendrier de sortie du nucléaire, il milite désormais en faveur de la prolongation de deux réacteurs.
Ses sorties médiatiques et celles de Paul Magnette, son homologue du PS, ne vont probablement pas aider à débattre sereinement. Pour rappel, le socialiste avait déclaré à L'Écho qu'il n'y avait plus de débat et que les sept réacteurs du pays seraient fermés. Le libéral avait répondu : ce n'est pas Paul Magnette qui décide quand un débat est clos. Plus tard, Georges-Louis Bouchez a encore affirmé : "Il est impossible de fermer les centrales nucléaires." Pour le socialiste comme pour le libéral, il sera difficile de revenir sur leurs déclarations très tranchées.
Nombreuses questions
De son côté, Marie Christine Marghem (MR), l'ancienne ministre de l'Énergie, estime qu'une décision doit être prise cette année. "Le rapport de Tinne Van der Straeten sera remis ce mardi, déclare-t-elle. Le 30 novembre n'était pas une date couperet pour décider ou pas de la sortie du nucléaire. Mais il faut être sérieux, une décision doit être prise avant la fin de l'année. Il faut respecter ses partenaires. En outre, plus le temps s'écoule, plus la prolongation du nucléaire devient compliquée. Je regrette d'ailleurs que Tinne Van der Straeten n'ait pas préparé ce plan B, c'est une faute politique."
Tinne Van der Straeten sera présente à la Chambre ce mardi. Les députés de la majorité et de l’opposition vont lui poser de nombreuses questions sur ce dossier.
Un nouveau réacteur pour calmer les choses ?
Les débats pourraient-ils se débloquer en octroyant une victoire symbolique au MR ? Pour rappel, Georges-Louis Bouchez a lancé l'idée de construire de nouvelles centrales nucléaires en Belgique. Une ouverture de la Vivaldi en faveur de la construction de petits réacteurs modulaires (SMR ou small modular reactors) pourra-t-elle convaincre le président du MR d'acter la fermeture complète du parc actuel ? "Mettre par écrit qu'on étudiera la possibilité de construire des nouvelles centrales nucléaires en Belgique, ce ne sera pas suffisant", tranche une source libérale. Selon une source gouvernementale, ce point n'a d'ailleurs jamais été amené par le MR à la table des négociations.