Ni le moteur, ni la carrosserie : voici ce qui coûte le plus cher lors de l'achat d'une voiture
Dans la facture souvent opaque d'une voiture, ce sont ni le moteur, ni le châssis, ni la carrosserie qui représentent le plus gros du coût. Aujourd'hui, ce sont bien les outils informatiques et les technologies récentes qui font grimper la facture lors de l'achat d'un véhicule.
Publié le 21-01-2022 à 10h52 - Mis à jour le 21-01-2022 à 10h57
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Acheter une voiture, c'est toujours une étape importante, mais aussi et surtout un investissement important. La conjoncture actuelle, marquée par une pénurie de puces électroniques, une baisse de la production mais une demande toujours constante, complique un peu plus encore l'investissement dans un nouveau véhicule, qu'il soit neuf ou d'occasion.
La technologie, un coût au-delà du reste
Mais finalement, que paie-t-on vraiment au moment de l'achat ? Quels sont les éléments les plus coûteux des véhicules modernes ? "La question est très compliquée", établit immédiatement Léo Muyshondt, expert automobile chez Test Achats. Si des chiffres existent, il s'agit d'estimations très générales, avec des fourchettes assez larges. "Pour les voitures standards, ce sont les gadgets et équipements qui représentent le gros de la facture (30 à 40 %). Viennent ensuite le châssis (10 %), la carrosserie (métal, pare-brise, caoutchouc, etc. 20 %) et la motorisation (25 %). Mais je le répète, il s'agit d'estimations assez larges et pour des véhicules thermiques." Selon la marque, le modèle ou encore les dimensions, les proportions peuvent donc varier. Et bien entendu, le rapport est encore tout autre quand on passe aux véhicules électriques...

Et si la question est si compliquée, c'est évidemment parce que les constructeurs tiennent à conserver leurs petits secrets... Mais un élément ressort unanimement comme le poste le plus coûteux : celui des programmes informatiques et des nouvelles technologies, désormais omniprésents dans les véhicules. "Dans la chaîne de valeurs, l'IT est devenu le poste de dépenses le plus important", confirme Jean-Marc Ponteville, Public Relations Manager chez D'Ieteren Group.
Aides au stationnement, caméras de recul, régulateur de vitesse, automatisation des phares et des essuies-glaces, pare-brise intelligent, climatisation, tableau de bord numérique, détection des dangers, freinage d'urgence, prémices de conduite autonome,... La technologie prend une place de plus en plus grande dans les véhicules modernes. Beaucoup de ces options, comme tant d'autres, sont désormais installées par défaut, faisant grimper la facture initiale.
"Et cette importance va encore grandir : c'est dans ce domaine que les développements seront encore les plus importants à l'avenir." Et de poursuivre : "L'un des objectifs du secteur est notamment la conduite autonome. Or, elle va nécessiter des capteurs, des algorithmes et des développements qui seront du jamais vu. Tout comme la recherche des talents pour trouver les personnes capables de développer ces softwares (programmes) et les modèles nécessaires."
"Plus" de voiture pour un même prix
Depuis les premières heures de l'automobile et de l'industrialisation du secteur dans les années 1930, le produit fini a bien évolué. "Au tout début, les défis étaient multiples : construire les usines, trouver la main-d'œuvre, trouver les matières premières, sans oublier l'effervescence au niveau des innovations sur le plan de l'ingénierie. Dans l'après-guerre, tout s'accélère et des synergies apparaissent, car le secret de la production reste la production à grande échelle. Prenez l'exemple de la célèbre coccinelle de VW : c'était un véhicule très simple à assembler", raconte à ce sujet Jean-Marc Ponteville.

Au départ purement mécanique - "une coccinelle, c'était trois matériaux : du tissu, du caoutchouc et du métal" -, l'auto moderne est devenue un véritable bijou technologique. Si les prix semblent sans cesse grimper, ils restent dans les faits proportionnels au pouvoir d'achat. "Si on compare le prix d'achat d'un véhicule avec un revenu moyen, il y a très peu de changements entre le présent et les années précédentes. On parle d'une moyenne d'à peu près 8 mois de salaire pour une voiture. Nous ne constatons donc pas de hausse à ce niveau", détaille Léo Muyshondt. "Le changement, c'est que pour le prix payé, il y a plus dans la voiture que vous achetez : au niveau de la sécurité, des équipements, des technologies et autres gadgets. Le tout, pour un confort de conduite plus élevé. Des équipements autrefois optionnels sont aujourd'hui de série, même pour les voitures meilleur marché. Après, sont-ils vraiment nécessaires ? C'est un autre débat…"
Les deux hommes s'accordent également sur la période cruciale que vit le secteur automobile, à la "croisée électrique et technologique" des chemins. Les motorisations nouvelles, les aides à la conduite et les premiers pas de la conduite autonome sont en effet en train de rabattre totalement les cartes, tant au niveau des coûts que des constructeurs de premier plan.