Être une femme et chauffeur poids lourds : "Il faut casser les codes" (Podcast)
Rencontre avec Charlotte, étudiante qui rêve de devenir chauffeur poids lourds.
Publié le 22-02-2022 à 14h00 - Mis à jour le 22-02-2022 à 15h54
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/OETFNFOH65FLTAQFIIGKNWVQ6Y.jpg)
"Pour être dans le transport, il faut avoir la passion. S'il n'y a pas cette passion, ça va être un métier pénible", explique Charlotte, 23 ans. En sixième année secondaire, l'étudiante est inscrite en section "poids lourds" à l'Institut Technique Henri Maus.
Si ce choix d'orientation professionnelle pourrait sembler surprenant, Charlotte estime toutefois que "c'est un monde qui est ouvert à tous".
"On m'a beaucoup reproché d'entrer dans un monde de garçons quand j'ai dit que je voulais faire chauffeur poids lourds. Et j'ai dit non : il faut juste casser cette image. Les femmes sont tout autant capables que les hommes."

Sur les 85 élèves inscrits dans cette option, 5 filles suivent la formation. Un nombre certes faible, mais qui est pourtant en légère hausse. "Avec les filles, on sait ce qu'on veut, on sait où on veut aller, et on essaie de casser les codes."
Quand la jeune fille s'est retrouvée pour la première fois derrière le volant d'un camion, elle réalisé : "c'est ça que je veux faire et c'est ça que je vais faire".
Se faire une place dans le métier
En septième année en vue d'obtenir son Certificat d'Enseignement Secondaire Supérieur (CESS), Mercedes, 19 ans, explique qu'elle ne se voyait pas "faire un métier de fille. Je suis dans une famille de garçons et mon papa est routier aussi".
Avec son permis de camion déjà dans la poche, elle explique que ce n'est pourtant pas toujours évident d'être une femme sur la route.

"Admettons je fais de l'international, je m'arrête dans un [restaurant; NdlR] routier, on va aller se laver : les douches ne sont pas très propres, les toilettes non plus. Et les toilettes pour les femmes, il n'y en a pas. Donc je dois aller chez les hommes. L'hygiène n'est pas là, clairement."
Cela ne rebute pourtant pas les étudiantes, pour qui "les poids lourds, c'est une famille et rien d'autre que ça".
>> Lire aussi :"On est obligé de faire minimum 10 heures pour avoir une bonne paye" : à la rencontre des futurs chauffeurs poids lourds de Belgique