De la nécessité d’une juste perception de l’impôt
Les bisbrouilles actuelles au sein de la Vivaldi concernant le plan de lutte contre la fraude fiscale sont une raison de plus d’entamer sérieusement les débats sur la réforme de l’impôt.
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Publié le 30-06-2022 à 08h20 - Mis à jour le 30-06-2022 à 10h05
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On sait que la raison première l'objectif prioritaire de cette réforme fiscale est de baisser les charges sur le travail et de supprimer ou réduire quelques niches fiscales en compensation. Mais la bataille ubuesque qui se joue actuellement au sein de la majorité autour de la lutte contre la fraude éclaire sous un jour nouveau la nécessité d’entamer ce débat.
La relation de confiance entre les fisc et les contribuables, ménages ou entreprises, est manifestement abîmée : c’est, en résumé, l’un des points d’appui arguments majeurs des libéraux dans le cadre des discussions sur ce plan de lutte contre la fraude. Si l’on peut contester la forme – pourquoi avoir approuvé ledit plan de lutte contre la fraude le 1er avril pour ensuite revenir dessus ? -, sur le fond, il y a effectivement matière à réflexion. Les raisons de la méfiance envers notre système fiscal sont multiples, et il serait vraiment trop facile de pointer la seule responsabilité du fisc, lequel est soumis à des coupes budgétaires depuis des années, des transformations informatiques incessantes et des réductions d’effectifs. Le rétablissement d’une relation de confiance correcte entre l’administration et les citoyens est d’abord d’ordre démocratique.
La perception de l’impôt doit être justifiée et justifiable. L’impôt sert l’intérêt général, les dépenses publiques, notre système de sécurité sociale. Si l’adhésion à sa perception est faible, c’est l’Etat et notre démocratie qui voient leurs fondements fragilisés. Mais une juste perception de l’impôt - et donc aussi une lutte proportionnée contre la fraude – s’impose aussi pour des questions d’équité. La qualité des textes législatifs est à ce point à géométrie variable que de très nombreux versements offshore passent sous les radars du fisc, comme l’a récemment montré la Cour des Comptes. Le manque de moyens est à ce point patent que la lutte contre la grande criminalité financière est en grande partie délaissée. La multiplication des "petits" contrôles laisse en revanche un goût amer chez beaucoup de contribuables, pour qui ce "deux poids deux mesures" est ressenti avec un profond sentiment d’injustice. Cette justice fiscale, les partis de la majorité ont l’obligation morale (et budgétaire) de la rétablir. Pour préserver l’intérêt général, et l’envie d’entreprendre.
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