Soutenir l’économie en période de crise ? L’histoire montre des résultats aléatoires
Une étude de la KU Leuven a étudié les effets de ces politiques et leurs défauts.
Publié le 20-10-2022 à 00h08
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La faculté de Sciences économiques et commerciales de la KU Leuven a diffusé les résultats d’une étude académique menée conjointement par Gertjan Verdickt (KU Leuven) et Lyndon More (Monash University). Le sujet de leurs investigations ? L’efficacité des soutiens gouvernementaux à l’économie réelle en période de crise. Sujet dans l’air du temps, on s’en doute, et qui a mené nos deux chercheurs à retourner piocher dans les études menées sur les effets des distributions de capitaux menés par le "Reconstruction Finance Corporation", une agence du gouvernement américain créée pour secourir le secteur bancaire et certains secteurs économiques majeurs comme les chemins de fer, durant la Grande Dépression au début des années 1930. En clair, l’idée était de discerner dans quelle mesure ces plans richement dotés ont fonctionné.
La crise de 2008, et le présent
Les conclusions de leur analyse, qui a aussi revu les plans plus proches dans le temps comme le TARP (Troubled Asset Relief Program) mis sur pied en 2008 par le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson, sont pour le moins mitigées. Elles seraient même effrayantes alors qu’actuellement aux États-Unis et en Europe, des plans totalisant des enveloppes mesurées en milliers de milliards de dollars et d’euros sont à nouveau en cours de distribution.
D'entrée de jeu, les chercheurs relèvent qu'en matière d'aides aux entreprises, les effets positifs les plus marquants sont ceux qui ont permis aux détenteurs d'obligations d'entreprises de garder leur magot intact. Les obligataires sont ceux qui, historiquement, ont le plus profité des plans d'aides aux entreprises. Ils notent aussi que sur de mêmes bases historiques, "ce sont les entreprises qui disposent des meilleures connexions avec le monde politique qui ont historiquement le plus de chances de bénéficier d'aides au financement, et pas nécessairement celles qui avaient le besoin le plus criant de ces aides".
Enfin, notent les chercheurs à l'entame de leur étude très fouillée, "les entreprises aidées ou sauvées n'ont pas obtenu de meilleurs résultats, et leur nombre d'emplois n'a pas augmenté".
Effets positifs indirects
Le cas des chemins de fer privés assistés par le RFC qui leur avait attribué 10 % de l’enveloppe du New Deal, a révélé des résultats globalement positifs pour le secteur, mais avec un bémol pour les concurrents qui n’ont pas bénéficié de cette assistance. Les chercheurs notent que les aides aux sociétés ferroviaires ont eu des effets indirects positifs sur les entreprises installées près des voies ferrées.