Le Japon veut augmenter ses dépenses militaires de 56%

Pour faire face aux menaces grandissantes que le pays ressent à ses frontières, de la Corée du Nord à la Chine en passant par la Russie après l'invasion de l'Ukraine.

<p>la base aérienne militaire américaine de Futenma, le 23 août 2022 à Ginowan, dans la préfecture d'Okinawa, au Japon</p>
La base aérienne militaire américaine de Futenma, le 23 août 2022 à Ginowan, dans la préfecture d'Okinawa, au Japon. ©AFP

Le Japon compte porter ses dépenses militaires à 43.000 milliards de yens (300 milliards d'euros) sur l'ensemble de la période 2023-2027, une hausse de 56% comparé au total des cinq exercices précédents, ont annoncé lundi des membres du gouvernement nippon.

L'archipel cherche à accroître drastiquement ses capacités de défense pour faire face aux menaces grandissantes qu'il ressent à ses frontières, de la Corée du Nord à la Chine en passant par la Russie après l'invasion de l'Ukraine.

Ce montant de 43.000 milliards de yens pour 2023-2027 a été annoncé lundi à Tokyo par le ministre de la Défense Yasukazu Hamada à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre Fumio Kishida et le ministre des Finances Shunichi Suzuki.

"Avec ce niveau (de dépenses, NDLR) nous pourrons atteindre notre objectif de renforcement de nos capacités de défense", a déclaré M. Hamada devant des journalistes.

Cette annonce survient une semaine après la décision de M. Kishida de faire en sorte que le budget annuel de la défense atteigne 2% du PIB national d'ici 2027, contre 1% maximum jusqu'à présent.

Même si le Japon ne ferait là qu'imiter un principe établi de longue date chez les pays membres de l'Otan, un tel objectif est controversé dans ce pays doté d'une Constitution pacifiste depuis 1947, qui limite grandement les moyens et les missions de ses "Forces d'autodéfense".

Selon des médias locaux, l'un des objectifs des dépenses militaires supplémentaires serait d'acquérir une capacité de "contre-attaque" avec des armes pouvant cibler des sites de lancement de missiles ennemis mais qui seraient toujours considérées par le gouvernement nippon comme étant défensives.

Le Japon risque aussi de devoir faire des arbitrages budgétaires douloureux ailleurs s'il veut muscler ses dépenses militaires sans augmenter les impôts, alors que le niveau de sa dette publique est déjà le plus élevé parmi les grandes nations industrialisées, se situant actuellement à plus de 260% de son PIB selon le FMI (Fonds monétaire international).

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