L'équipe de France de football a déjà rempli l'objectif financier de sa Fédération

Si le président Noël Le Graët a pris l'habitude de fixer "l'objectif du dernier carré" aux joueurs et au sélectionneur Didier Deschamps à chaque grande compétition, les services financiers de la Fédération française de football (FFF) ont une approche plus prudente.

<p>Kylian Mbappé et Olivier Giroud, auteurs des trois buts de la France face à la Pologne, en huitièmes de finale du Mondial, le 4 décembre 2022 au stade Al-Thumama à Doha</p>
Kylian Mbappé et Olivier Giroud, auteurs des trois buts de la France face à la Pologne, en huitièmes de finale du Mondial, le 4 décembre 2022 au stade Al-Thumama à Doha. ©AFP

Les Bleus ont déjà rempli l'objectif financier de leur Fédération qui tablait sur les quarts de finale pour dégager des recettes au Mondial, après un Euro-2021 en deçà des espérances, et deux saisons de restrictions dues au Covid-19.

Si le président Noël Le Graët a pris l'habitude de fixer "l'objectif du dernier carré" aux joueurs et au sélectionneur Didier Deschamps à chaque grande compétition, les services financiers de la Fédération française de football (FFF) ont une approche plus prudente.

Dans son budget prévisionnel pour l'exercice 2022-23, présenté en Assemblée générale en juin, la "3F" a en effet intégré une élimination des Bleus en quarts de finale du Mondial qatari, une hypothèse qui lui assurerait un résultat financier positif sur ce tournoi.

Selon ses barèmes, la Fifa prévoit en effet une dotation de 17 millions de dollars pour les quart-de-finalistes, en plus d'une allocation de 1,5 million de dollars destinée aux "coûts de préparation". Soit, en tout, une manne de 17,5 millions d'euros, selon les taux de change actuels.

En ajoutant d'autres recettes, telles qu'une partie de la billetterie qui passe par la Fédération, le chiffre dépasse même déjà les 20 millions d'euros.

Un camp de base à 4,8 millions

Or la FFF envisageait en juin des dépenses de 16 millions d'euros pour tout le tournoi jusqu'aux quarts de finale, dont 4,8 millions d'euros pour les frais d'hébergement dans le camp de base des Bleus à l'hôtel al-Messila, complexe cinq étoiles à l'ouest de Doha.

Ces chiffres ont été ajustés à la marge en septembre, intégrant notamment le coût du voyage au Qatar des familles des joueurs et du staff, qui séjournent à l'hôtel des Français depuis dimanche et jusqu'à mardi. Une partie de ces frais a été couverte par les joueurs mais le montant du voyage n'a pas filtré.

Le coût de la mise en place d'une "Casa Bleue", habituel lieu de rendez-vous des supporters dans le pays-hôte, a par ailleurs pu être économisé: la Fédération française n'en a pas organisé pour ce tournoi.

"Tout résultat supérieur (au quart de finale) sera bienvenu sportivement et économiquement puisque les clés de répartition de la Fifa sont telles que plus vous allez loin et plus les chiffres sont significatifs", assurait le vice-président de FFF, Philippe Diallo, lors de l'AG à Nice le 18 juin.

Si les Bleus passent un tour de plus, le gain sera d'ailleurs bien supérieur, avec huit millions de dollars en plus dans les caisses. Et un nouveau sacre assurerait à la Fédération un sacré pactole de 42 millions de dollars au total (environ 40 M EUR), hors allocation de préparation.

Une telle performance redonnerait une certaine prospérité aux caisses fédérales, déjà bien remplies après le titre mondial de 2018 qui avait rapporté 32,5 millions d'euros.

Finances dans le vert

Selon les accords de la Fédération, 30% de la dotation Fifa seront répartis équitablement entre les joueurs et les quatre membres du staff technique.

Quoi qu'il advienne, la dotation du quart de finale des Bleus comblera les pertes de l'Euro féminin (demi-finale), une épreuve où les dotations UEFA ne sont pas suffisantes pour effacer les coûts, même en cas de sacre des Bleues.

Le parcours des Tricolores au Qatar tranche aussi avec l'élimination précoce en huitièmes de finale de l'Euro, en 2021. A cette époque, les projections financières envisageaient déjà un quart de finale, mais les dépenses plus limitées de cette épreuve disputée sous bulle sanitaire avaient permis à la Fédération de dégager un résultat net de 2,9 millions d'euros, selon son rapport financier.

Cela n'avait pas empêché la FFF de publier un résultat consolidé négatif (-200.000 euros) sur l'exercice 2020-21, une première en sept ans, après deux saisons marquées par le Covid-19, les restrictions sanitaires et les matches à huis clos.

Pour 2021-22, elle est repassée dans le vert, avec un résultat net de 861.000 euros, non sans annoncer un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) à l'été 2021, concernant une vingtaine de postes.

Alors qu'elle fait actuellement l'objet d'un audit ministériel sur ses pratiques managériales, la Fédération compte une nouvelle fois sur l'équipe de France, sa poule aux œufs d'or, pour apaiser son hiver…

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