La Fed resserre encore le crédit, mais calme le jeu
L’institut d’émission américain a opté pour une hausse réduite comme l’attendaient les opérateurs. Ils respirent.
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Publié le 14-12-2022 à 20h39
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Quand la Réserve fédérale américaine (Fed) parle, souvent, les marchés financiers de la planète tremblent. Mais ce mercredi soir, malgré un soupçon d’appréhension, les places boursières internationales n’ont pas montré de nervosité particulière. Après la fermeture des places européennes, la Fed a délivré le message attendu : ses taux directeurs montent encore d’un cran, mais seulement de 50 points de base (0,50 %) au lieu des 75 points comme lors des précédents resserrements de ses taux de référence. Ce taux de référence s’établira désormais dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %, comme l’espérait le consensus.
L’inflation commence à fléchir
Pour rappel, cette manœuvre sur le front des taux d’intérêt à court terme, menée par la Fed, a pour objectif de peser sur les conditions du crédit aux États-Unis, afin de réduire l’appétit des consommateurs, les investissements des entreprises, pour freiner la demande, et partant, les prix. Comprenons : le but est de freiner l’inflation. Est-ce que la stratégie de la Fed fonctionne ? Il semble que oui, dans une certaine mesure. Pour le mois de novembre, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (CPI) a reculé à 7,1 % en novembre contre 7,7 % en octobre sur une base annuelle. Mais la Fed a quand même tenu à tempérer le jeu en publiant dans la foulée ses estimations pour l’inflation en 2023, passant de 2,8 % comme annoncé en septembre dernier, à 3,1 %. L’inflation va reculer, mais pas chuter. Par ailleurs, ces hausses de taux d’intérêt sont aussi suivies de près par les opérateurs qui savent qu’à un certain niveau, elles peuvent entraîner une récession. La Fed a revu à cet égard ses prévisions de croissance 2023 à 0,50 % contre 1,20 % lors de sa dernière intervention.
Et, la suite ?
Si la Fed a rassuré les opérateurs, elle assure aussi que le mouvement de hausse des taux n’en est pas terminé pour autant. Il y en aura encore, mais calibrées sur les paramètres économiques suivis de près par ses spécialistes : “Pour déterminer le rythme des futures augmentations de la fourchette cible, le Comité monétaire prendra en compte les effets cumulatifs de sa politique monétaire, les délais de transmission de cette politique dans l’activité économique et dans l’évolution de l’inflation, ainsi que les développements économiques et financiers”. Enfin, la Fed a aussi rappelé le processus de réduction de son bilan, à savoir, la cession progressive de la montagne d’actifs financiers acquis durant la crise sanitaire pour maintenir la pression sur les taux d’intérêt à long terme. La Fed a donc rassuré, tout en maintenant la pression sur le monde financier.