Embargo sur le diesel russe : quelles conséquences sur le carburant en Belgique
L'embargo européen sur les produits pétroliers raffinés russes, dont le diesel, qui entre en vigueur à partir du 5 février, ne devrait pas provoquer de problèmes d'approvisionnement en carburants en Belgique, prévoit Energia (ex-Fédération pétrolière belge).
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Publié le 27-01-2023 à 11h54 - Mis à jour le 27-01-2023 à 12h13
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Energia avance plusieurs raisons rassurantes. Tout d'abord, les raffineries belges produisent 50% en plus de diesel que la consommation dans notre pays, soit une production de 14,6 millions de tonnes contre une consommation intérieure de 9,4 millions de tonnes en 2021).
Deuxièmement, depuis l'annonce des deux embargos, les entreprises du secteur ont pris des mesures préventives pour diversifier géographiquement leurs approvisionnements afin de remplacer le pétrole et le diesel importés de Russie par des produits provenant d'autres régions du monde. Ainsi, la part du diesel russe a chuté, en Europe, de 45% à 25% au cours des derniers mois, selon Energia.
Concrètement, pour compenser le diesel russe, les importations en provenance du Moyen-Orient, d'Asie (Inde) et des États-Unis devraient plus que probablement augmenter.
Energia souligne encore que la Belgique est "mieux placée" que certains autres pays, par exemple d'Europe de l'Est, pour diversifier ses importations de pétrole/diesel, notamment en raison de "la grande flexibilité logistique et industrielle" de ses raffineries.
Enfin, le niveau des stocks de diesel dans le hub portuaire Anvers-Rotterdam-Amsterdam a augmenté ces dernières semaines, atteignant le niveau d'octobre 2021, c'est-à-dire avant la crise ukrainienne.
En revanche, Energia souligne qu'il est impossible d'estimer quelles seront les conséquences sur les prix de l'entrée en vigueur de l'embargo, une kyrielle de facteurs, notamment géopolitiques, pouvant influencer les cours.
"L'embargo sur le diesel pourrait créer une incertitude sur les marchés, mais nous avons vu qu'après l'embargo sur le pétrole brut russe en décembre 2022, l'offre et la demande se sont relativement vite équilibrées. Toutefois, le remplacement du diesel russe par celui importé d'autres régions nécessitera très probablement de plus longues chaînes d'approvisionnement", explique Energia pour qui la crise énergétique actuelle est une "opportunité pour nos autorités de donner une chance aux alternatives" et de "diversifier le mix énergétique".