La BCE garde le cap : bonne surprise pour les investisseurs
La Banque centrale européenne a remonté ses taux de référence de 50 points de base, sans effrayer les marchés financiers.
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Publié le 02-02-2023 à 15h34
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Comme les observateurs le suspectaient depuis des semaines, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu la pression sur les taux d’intérêt dans le but de freiner l’inflation. Jeudi, au terme de la réunion du Conseil des gouverneurs, l’institut d’émission a donc annoncé une nouvelle hausse de 50 points de base (0,50 %) de ses principaux taux directeurs. Dès lors, explique la BCE, “les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront relevés à respectivement 3,00 %, 3,25 % et 2,50 % à compter du 8 février 2023”. Ce nouveau tour de vis monétaire, puisque l’on parle ici de taux d’intérêt à court terme, ne sera pas le dernier, alors que la BCE affiche un retard important face à l’offensive similaire lancée par la Réserve fédérale américaine (Fed) et qui touche à sa fin. Le Conseil des gouverneurs assure avoir l’intention “d’augmenter sensiblement les taux d’intérêt à un rythme régulier et de les maintenir à des niveaux suffisamment restrictifs pour assurer un retour au plus tôt de l’inflation vers son objectif de 2 % à moyen terme”.
Pas de surprise, bonne surprise !
Sur le fond, cette politique monétaire restrictive serait plutôt de nature à peser sur le comportement des opérateurs sur les marchés financiers. Mais le comportement de la BCE, même s’il vise à freiner l’inflation en ralentissant le rythme de l’économie de la zone euro, est tout à fait conforme aux attentes des gestionnaires, et l’annonce du jour les a confortés dans l’idée que, comme cela semble être le cas aux États-Unis, la BCE pourrait atteindre à terme son objectif de maîtrise des prix, sans provoquer une récession, ni peser sur l’emploi. En conséquence, les indicateurs boursiers européens ont affiché de belles hausses jeudi après-midi. Les opérateurs détestent les surprises, et la démarche de la BCE, rondement menée, les a rassurés à ce propos.
La BCE s’est aussi montrée rassurante à propos des taux d’intérêt à long terme. Sur le fond, elle est aussi active sur ce front, depuis la mise en œuvre durant la pandémie de diverses mesures visant à injecter des liquidités sur le marché obligataire, en vue de maintenir la pression sur les taux longs. Ici, la BCE va continuer de jongler avec son stock d’obligations, en réinvestissant à sa guise les montants issus de titres arrivant à échéance, tout en réduisant la part réinvestie de 15 milliards d’euros par mois en moyenne, en ce qui concerne en tout cas son programme d’achats d’actifs, global et d’urgence. Ici aussi, les opérateurs ont salué l’annonce ce qui s’est traduit par une forte décrue des taux sur le marché obligataire en Europe. Retenons enfin que la Banque d’Angleterre (BoE) avait elle aussi relevé son taux de référence de 50 points de base, une heure avant l’annonce de la BCE. Un mouvement général du côté des grandes banques centrales, donc.