Standard&Poor’s met aussi en garde la Belgique
L’agence de notations se montre plus subtile et moins sévère que Fitch, et parie sur l’après-2024…
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Publié le 17-03-2023 à 23h30 - Mis à jour le 17-03-2023 à 23h31
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La semaine dernière, l’agence de notations Fitch avait annoncé qu’elle plaçait sous surveillance négative la note de crédit de la Belgique. Cet avertissement sans frais, qui augure une dégradation de la note sans changement de la part des autorités publiques belges, s’expliquait par deux choses principalement : la situation des finances publiques, fragilisée par le vieillissement de la population (avec une hausse des dépenses de soins et de pensions à la clé), et l’indexation automatique des salaires, qui nuit à la compétitivité.
Et d’ajouter qu’il était “peu probable que le gouvernement adoptera les mesures de consolidation budgétaire nécessaires pour réduire le déficit du fait de l’approche des élections fédérales en 2024”.
L’agence de notations Standard&Poor’s (S&P), autre géant mondial du secteur de la notation avec Moody’s, ne dit pas autre chose. Sur la forme, S&P se montre cependant plus subtile puisqu’elle laisse à “stable” sa perspective de notation. L’agence résume la situation de la Belgique en rappelant que “les conditions macroéconomiques difficiles et les mesures fiscales liées aux salaires et à l’énergie pèseront sur les finances publiques de la Belgique en 2023. Nous prévoyons que les déficits budgétaires des administrations publiques se creuseront pour atteindre près de 5 % du PIB en 2023”. Plutôt que de craindre les élections de 2024 comme Fitch, l’agence S&P se montre plus optimiste : “les perspectives positives de croissance à moyen terme ainsi que notre hypothèse d’un certain assainissement budgétaire après les prochaines élections maintiendront la dette publique nette en dessous de 100 % du PIB”.
La mise en garde de S&P est plus subtile, en ce sens qu’elle met la pression sur le prochain gouvernement afin qu’il prenne les mesures nécessaires pour réduire le déficit et l’endettement public. Pour l’instant, l’agence, qui pense que les émissions de la Belgique sur les marchés resteront solides, maintient sa note “AA/A-1 +” pour la Belgique, avec une perspective stable. Pour l’instant, les taux d’intérêt auxquels la Belgique emprunte sur les marchés (3 % à 10 ans) ont suivi la croissance des taux du marché, sans que l’écart avec les taux allemands (la référence) ne prenne de grandes proportions. Le spread (différentiel de taux) s’élève en effet à 0,6 % environ.