Revue Boursière : le Bel 20 lesté par les coupons
Les paiements de dividendes par les entreprises cotées donnent lieu traditionnellement à des ajustements de cours. Et c’est précisément maintenant que ces opérations ont lieu.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5347a177-ca2b-4917-954b-a2a26078a3be.png)
Publié le 12-05-2023 à 17h32
:focal(2875x1925:2885x1915)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CK7QXBUQU5FM5IU7OOLDRGUOHY.jpg)
C’est une semaine assez calme qui vient de se terminer sur les marchés financiers. Peu de statistiques, hormis les derniers chiffres de l’inflation aux États-Unis pour le mois écoulé et qui ont montré une poursuite de l’adoucissement de la hausse des prix sur une base annuelle. Si cette tendance devait se maintenir, il y aurait là un argument solide permettant à la Réserve Fédérale américaine (Fed) de confirmer la pause évoquée dans le processus de hausse des taux directeurs au cours des mois à venir. Mais rien n’est encore sûr à cet égard, et ici et là, des voix de membres éminents du Comité monétaire de la Fed laissent à entendre que d’autres hausses pourraient suivre. De quoi freiner l’éventuel enthousiasme des opérateurs. Pour sa part, la Banque d’Angleterre a encore haussé le ton cette semaine, faisant passer son taux de référence de 4 à 4,25 %, au plus haut depuis 2008, alors que l’inflation restait en avril à 10,10 %. Inconfortable.
Pendant que les principaux indicateurs de tendance boursiers progressaient de quelques points, le Bel 20 devait afficher un recul de près de 1,6 % sur la semaine. Une contre-performance technique, puisqu’il faut se souvenir que le baromètre de la Bourse de Bruxelles est un indice “cours”, qui ne tient pas compte des paiements de dividendes effectués par les entreprises qui le composent. Et sur la semaine, les versements se sont succédé, entraînant des replis pratiquement équivalents aux montants bruts versés, ce qui a freiné l’indice de manière sensible. Quelques valeurs ont émergé néanmoins, comme Exmar et Euronav, deux entreprises belges actives dans le secteur du transport de produits pétroliers. En Europe, on retiendra la faiblesse préoccupante du secteur immobilier en Suède où les particuliers commencent à souffrir de la hausse de leur dette hypothécaire à taux variables. Le fonds suédois Samhällsbyggnadsbolaget i Norden AB (on l’appelle SBB pour faire plus simple) a chuté de 37 % cette semaine après avoir annoncé la suspension de son dividende.
Disney progresse, mais recule
À New York, l’indice Dow Jones a été secoué jeudi suite à l’annonce des résultats du géant américain du divertissement Disney qui ont fait plonger ce titre de près de 10 %. De beaux résultats pourtant, gonflés par le retour de la fréquentation des parcs à thèmes du groupe, avec un chiffre d’affaires semestriel de 45 milliards de dollars, et un bénéfice net de 2,55 milliards en hausse de 57 %.

Mais le marché s’est focalisé sur les pertes de l’activité de streaming vidéo et sur la baisse du nombre d’abonnés. Les attentes étaient sans doute trop fortes. Le seront-elles aussi pour Alphabet (Google) qui a dévoilé cette semaine quelques produits technologiques, et surtout annoncé les développements de services au potentiel augmenté par les modules d’intelligence artificielle, segment sur lequel le groupe ne veut pas donner le sentiment d’avoir pris du retard sur un autre géant américain, Microsoft. En tout cas, le marché a salué le propos par une hausse de 10 % de l’action.
Les banques régionales toujours menacées
Mais à New York, le marché continue d’attaquer, les unes après les autres, les banques régionales américaines cotées. Et chaque annonce par ces dernières de retraits importants des déposants est suivie de vagues de vente en panique. Cette semaine, c’est PacWest qui en a fait les frais avec une baisse de cours de l’ordre de 70 %. Dans le secteur des paiements, PayPal a aussi payé d’une baisse de 14 % de son action ses estimations de profits pour le reste de l’exercice en cours.