Les meilleures et pires performances de la Bourse de Bruxelles: que retenir pour ces 5 premiers mois de 2023 ?
Au niveau international, les investisseurs ont décidé de plébisciter les poids lourds au détriment des valeurs de moindre capitalisation.
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- Publié le 06-06-2023 à 06h51
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On a coutume de dire dans les coulisses de la Bourse, qu’il faut vendre ses actions en mai et partir en vacances. En pratique, rares sont les gestionnaires qui pratiquent de cette façon. Et encore moins à la Bourse de Bruxelles qui connaît en mai la fameuse saison des coupons, le terme rappelant les rectangles de papier découpés de la feuille de coupons, qui permettaient de percevoir sa part de dividendes. Quelles sont les tendances sur les 5 premiers mois de l’année, alors que les taux d’intérêt remontent, ce qui rend à nouveau le marché obligataire plus attractif pour les gestionnaires en mal de diversification ? Dans l’absolu, les composants de l’indice Stoxx 600 européen révèlent une tendance de fond très nette : le secteur des loisirs et des voyages prend 25 %, juste devant celui des technologiques (+23 %), la distribution et les secteurs défensifs.
On aura compris que la performance du secteur des loisirs et des voyages est essentiellement liée à un redémarrage des activités après un long arrêt forcé par les mesures contre la pandémie. La hausse des technologiques que l’on observe en Europe mais aussi aux États-Unis, suit assez mécaniquement la lourde correction encaissée l’année passée, liée à la surévaluation de ce secteur, et au début de la hausse des taux d’intérêt. Les entreprises technologiques doivent en effet investir lourdement dans la recherche et le développement pour garder les concurrents à distance.
L’immobilier pénalisé
Dans l’indice Stoxx 600 Europe qui a progressé de 6,32 % cette année, il faut aussi relever des secteurs à la peine. On y trouve celui des matières premières au sens large (-16 %) et celui de l’énergie (-6,4 %) qui ont été affectés par les craintes de récession entraînées par le resserrement par les grandes banques centrales des vannes du crédit en vue de lutter contre l’inflation. Mais on y retrouve également un secteur très apprécié des investisseurs belges, qui est celui de l’immobilier (-9,9 %), lui aussi pénalisé par la hausse rapide des taux d’intérêt à long terme. C’est en partie la déprime de ce secteur qui explique la contreperformance de l’indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles puisque trois des poids lourds, sont de Sociétés immobilières réglementées (SIR).
La déprime des SIR est toutefois en partie injustifiée puisque, si les promoteurs cotés paient pour certains aujourd’hui le prix d’un endettement audacieux, nos SIR nationales ont par nature une capacité d’endettement très limitée, et une obligation de distribuer une grande part de leurs bénéfices aux actionnaires. On retrouve donc dans ce compartiment bien représenté en Bourse de Bruxelles, des entreprises au bilan sain, aux revenus locatifs prévisibles, et au rendement supérieur à celui d’obligations de qualité. Depuis le début de cette année, Aedifica recule toutefois de 17 % et Cofinimmo de 13 %. Notons qu’en dehors de l’indice Bel 20, le sort d’Atenor, un opérateur immobilier belge montre toute la différence avec les sociétés réglementées, qui perd cette année, près de 45 %.

Pauvre Bel 20
Ajoutons à ces reculs ceux d’Umicore, de Proximus et d’AB InBev lié pour ce dernier à ses déboires médiatiques aux États-Unis, et voilà expliqué le recul de 4,44 % de l’indice Bel 20 cette année. Pour le moment, c’est par ailleurs UCB qui est en tête de l’indice avec une progression de près de 11 %, devant Melexis et Barco. Retenons encore que l’indice Bel 20 ne prend pas en compte les dividendes versés par les entreprises qui le composent. En outre, le baromètre de notre marché a répudié il y a peu un de ses composants historiques puisque Colruyt en a été banni pour des raisons techniques. Mais l’action du groupe de distribution a progressé cette année de 45 %, grâce à des cessions d’activités et surtout à un bulletin de (meilleure) santé qui a bouleversé les pronostics de la plupart des analystes qui suivent le groupe. Au rang des hausses les plus impressionnantes de notre marché, Colruyt n’est pratiquement dépassée que par Exmar (+50 %) suite à l’offre d’achat dont l’entreprise fait actuellement l’objet.
La tech grimpe en solo
Au niveau international, une tendance un peu inquiétante semble se dégager. Inquiétante parce que l’on ressent un accroissement du sentiment négatif sur les valeurs cotées en raison des risques de récession amenés par la remontée des taux de référence des grandes banques centrales. Pourtant, les indicateurs boursiers tiennent le cap. Mais, à en croire l’analyse publiée lundi par le Wall Street Journal, les moyennes cachent les cas particuliers. En l’occurrence explique la journaliste Hardika Singh, si l’indice S&P 500 grimpe bien de 12 % cette année, il serait dans le rouge sans l’appui des 7 méga capitalisations de la technologie. Portées notamment par l’engouement subit pour les entreprises liées à l’émergence de l’intelligence artificielle.
