L'introduction en Bourse d'Arm est un succès avant même la première cotation
L’opération portant sur environ 10 % du capital du spécialiste britannique du design de microprocesseurs est un test déjà réussi.
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- Publié le 12-09-2023 à 17h42
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Pour le groupe japonais Softbank qui a accumulé les déconvenues dans son portefeuille de participations ces dernières années, dont un investissement catastrophique dans la société de bureaux en coworking WeWork, cette semaine a comme un parfum de revanche. La société fondée par Masayoshi Son va procéder jeudi à l’introduction en Bourse (IPO) d’une petite partie, environ 10 %, du capital de sa filiale informatique Arm, spécialisée dans le design de microprocesseurs utilisés notamment dans l’industrie du smartphone.
C’est que cette opération censée rapporter 5 à 10 milliards de dollars – les estimations varient d’une heure à l’autre –, est suivie de près par les opérateurs, alors que les poids lourds de la technologique sont secoués en Bourse ces dernières semaines.
Opération sursouscrite
Trop tôt, trop tard ? Apparemment, selon l’agence Bloomberg, le timing est parfait, finalement. Et cela en raison du ferme engagement de quelques ténors du monde de la haute technologie, dont Apple ou Nvidia, Intel, AMD Alphabet, TSMC et Samsung Electronics. Ceux-ci se sont positionnés et ont déposé des offres fermes, au point que deux jours avant la première cotation des actions Arm, les ventes de titres ont été stoppées mardi alors que l’opération a été sursouscrite 10 fois ! Ce qui signifie que le prix de vente des actions pourrait exploser en regard d’une demande excédant jusqu’à 15 fois l’offre, sauf si Softbank devait accroître significativement le nombre d’actions mises en vente. Selon Bloomberg, l’opération valoriserait Arm autour de 54,5 milliards de dollars.
C’est énorme, évidemment et l’on parle déjà de la principale opération de l’année en termes de valorisation, mais ce serait oublier que l’entreprise a déjà été évaluée entre 60 et 80 milliards de dollars lorsque la météo boursière était plus favorable. Et ce serait aussi oublier que Softbank a acquis sa participation en Arm au travers de sa filiale Vision Fund pour 64 milliards de dollars. Un fonds qui doit se redynamiser après avoir perdu 30 milliards de dollars l’an passé.
Et, le marché ?
Outre les grands acteurs du secteur technologique dont on peut comprendre l’intérêt stratégique de disposer d’un levier dans le capital du designer de puces, tout se jouera dans les jours à venir sur le Nasdaq où seront cotés ces titres. Susciteront-ils l’intérêt des investisseurs ? L’entreprise britannique dont Nvidia tenta de prendre le contrôle en 2020 avant de se voir recaler par l’autorité de la concurrence, crée des microprocesseurs en vue d’en licencier la fabrication puis l’intégration contre redevance à l’unité. On trouve ces puces notamment dans les iPhones, d’où l’intérêt d’Apple à disposer d’une participation au capital de la société. Mais du point des particuliers, la vision du potentiel de l’entreprise est floue.
Et cela, même si récemment, lors des présentations aux investisseurs, le CEO d’Arm, Rene Haas, a assuré opérer de manière ciblée afin de répondre aux attentes des secteurs les plus porteurs du moment en matière d’informatique. Il est probable que les particuliers soient toujours plus intéressés par le potentiel des valeurs inscrivant leur stratégie dans le développement de l’intelligence artificielle générative.