Élargir le rôle de l’entreprise
CO-ENTREPRENEUR CAFÉ #18 | Longtemps, la vulgate économique a été que la seule chose dont devait s’occuper un dirigeant d’entreprise, c’était de maximiser la valeur pour l’actionnaire. À présent que les citoyens se sensibilisent aux questions environnementales et à ce que leur travail ait un sens, on sent bouger les lignes.
Publié le 09-09-2019 à 07h00 - Mis à jour le 09-01-2020 à 06h00
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CO-ENTREPRENEUR CAFÉ #18 | Longtemps, la vulgate économique a été que la seule chose dont devait s’occuper un dirigeant d’entreprise, c’était de maximiser la valeur pour l’actionnaire. À présent que les citoyens se sensibilisent aux questions environnementales et à ce que leur travail ait un sens, on sent bouger les lignes.
– Chronique de Roald Sieberath, multi-entrepreneur, coach de start-up et venture partner pour LeanSquare, directeur de AI Black Belt, professeur invité à l’UCL et à l’UNamur
Longtemps, la vulgate économique a été que la seule chose dont devait s’occuper un dirigeant d’entreprise, c’était de maximiser la valeur pour l’actionnaire, la fameuse shareholder value , dont l’économiste Milton Friedman était une figure de proue.
En particulier pour les entreprises côtées en bourse, le cours de l’action est censé, par le truchement des marchés, capturer tous les événements constitutifs de la valeur de l’entreprise, qui sont intégrés dans l’appréciation des investisseurs (les tenants de l’école de Chicago vont sans doute vouloir élaborer autour de cela, mais on s’en tiendra au message clé).
Ce côté "absolutiste" de la shareholder value a bien des avantages, il permet au dirigeant de s’abstraire quelque peu d’autres considérations : il ne doit pas s’occuper du bien-être des travailleurs… à moins que ça n’impacte les résultats (on voit d’ailleurs quelles entreprises considèrent leurs employés comme des commodités, et pour lesquelles les employés sont des ressources précieuses et chouchoutées).
D’un autre côté, de nombreuses voix, depuis des années, ont dénoncé les dérives d’une telle vision, selon laquelle une entreprise n’aurait aucune incitation à s’occuper de l’environnement, de l’humain,… si ça n’impacte pas le chiffre d’affaires, et donc le cours boursier.
La planète tout entière, la société ne sont alors que des "externalités" du point de vue de la relation client - producteur. " Les déchets de l’activité, ce n’est pas mon problème ", disaient l’un comme l’autre.
À présent que les citoyens se sensibilisent aux questions environnementales et à ce que leur travail ait un sens, on sent bouger les lignes.
Récemment, 200 patrons d’entreprises de la Business Roundtable (dont Amazon, Apple, Walmart, JP Morgan, etc.) ont déclaré que le rôle des entreprises était également de s’occuper des clients, de l’environnement, des employés, des fournisseurs et de la communauté en général.
On va attendre de voir la mise en pratique de ces beaux principes, mais pour un moment, on a l’impression de voir apparaître une conscience au sein des entreprises.