Géants du numérique: des monstres inattaquables ?
Pressions fiscales, réglementaires, politiques... On parle de limiter l’influence des géants du numérique aux ramifications mondiales en les forçant à scinder leurs activités. Est-ce vraiment imaginable? | Edito
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5347a177-ca2b-4917-954b-a2a26078a3be.png)
Publié le 21-09-2019 à 06h00 - Mis à jour le 30-01-2020 à 14h51
:focal(706.5x439.5:716.5x429.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4JD34TUAF5EQTHJRI5T5QO63B4.jpg)
COMMENT APPLE MÈNE SES (R)ÉVOLUTIONS | Pressions fiscales, réglementaires, politiques... On parle de limiter l’influence des géants du numérique aux ramifications mondiales en les forçant à scinder leurs activités. Est-ce vraiment imaginable?
C’est reparti: Apple a retrouvé les faveurs des opérateurs et sa capitalisation boursière est à nouveau supérieure à 1.000 milliards de dollars. C’est aussi le cas de Microsoft. Amazon et Google ne sont pas loin derrière.
Apple -mais c’est aussi le cas des autres géants de l’économie des réseaux- commence à inquiéter les élus américains, après avoir déjà déclenché l’ire des Européens.
Chez nous comme aux États-Unis, les amendes pleuvent sur ces entreprises. Mais elles ont toutes largement les moyens de régler ces ardoises. Aux États-Unis, certains mandataires sont inquiets pour leurs concitoyens.
Pour eux, les préoccupations vis-à-vis des géants de la tech dépassent les risques de pratiques commerciales abusives ou les dérives en matière de concurrence. Les entreprises actives dans l’économie numérique ont réellement une connaissance trop fine des profils de leurs utilisateurs ou clients.
On parle dès lors de limiter l’influence de ces groupes aux ramifications mondiales en les forçant à scinder leurs activités…
Est-ce imaginable? On a vu de semblables interventions du politique sur les poids lourds des télécoms américains au début des années 80. C’était, à l’époque, une manière de briser les monopoles, comme celui d’AT&T.
Entre-temps, d’autres monopoles ont vu le jour, dans le monde numérique. La question est aujourd’hui de savoir si une telle action est encore possible face aux Gafa… Et la réponse est plus que probablement : non !
Affaiblir les géants américains de l’économie numérique, ce serait les mettre à la merci de la concurrence chinoise, ce qui n’entre pas, a priori, dans les plans de l’administration Trump.
En revanche, faire contribuer plus largement les Gafa au budget américain en imposant régulièrement des amendes records, c’est à la fois acceptable, rentable et rationnel.
Une attitude "américaine" ? Non, les autorités européennes sont, elles aussi, impuissantes face aux champions des nouvelles technologies, et ont, elles aussi, opté pour une approche financière du problème.