Histoires de "big five"

CO-ENTREPRENEUR CAFÉ #17 | L’expression big five (les cinq grands) doit avoir quelque chose de magique : elle revient à plusieurs reprises, dans l’histoire du business et de la technologie.

Roald Sieberath
Histoires de "big five"
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L’expression big five (les cinq grands) doit avoir quelque chose de magique : elle revient à plusieurs reprises, dans l’histoire du business et de la technologie.

– Chronique de Roald Sieberath, multi-entrepreneur, coach de start-up et venture partner pour LeanSquare, directeur de AI Black Belt, professeur invité à l’UCL et à l’UNamur

Dans les années 90, c’étaient historiquement les big five de la comptabilité et de l’audit : EY, KPMG, PwC, Deloitte et Arthur Andersen, devenus big four avec la chute de ce dernier.

Plus récemment, big five a été utilisé pour désigner les cinq géants de l’industrie technologique : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft. Ces Gafam (par leurs initiales) représentent, à eux seuls, davantage de capitalisation boursière que les milliers d’autres entreprises du Nasdaq.

Cette simple statistique montre à quel point la tech est devenue synonyme de "technologie de l’information et du Web", et est devenue l’industrie par excellence qui domine les marchés. Il y a un siècle, les géants économiques étaient les big oil ou les big utilities, puis ça a été les big telcos. À présent, les monstres gargantuesques qui dominent le monde économique sont ces géants de l’Internet.

Cela pose question à bien des égards bien entendu : l’Europe n’a guère de géant à mettre en face de ceux-là pour rivaliser, contrairement à la Chine, qui a ses BATX : Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi. Un enjeu essentiel qui semble loupé, alors que l’Europe avait pu être présente dans les industries du pétrole, de l’automobile, des telcos…

Dans un monde où la data est le nouveau pétrole, on doit bien reconnaître que nos données vont être pour l’essentiel stockées chez des hébergeurs américains.

À un échelon plus microéconomique, j’ai même rencontré un usage de big five que je ne connaissais pas encore. C’est en tombant sur une page Web du célèbre MIT que j’ai vu que l’on y parlait des big five technologies qui vont transformer (on dit disrupter aujourd’hui) n’importe quel business. Il s’agit bien sûr surtout d’une nouvelle étiquette pour désigner ces technologies connues : cloud, IoT (Internet de objets), AI (intelligence artificielle), blockchain, et cybersécurité.

Et c’est là que je rejoins ce constat du MIT, et que le micro rejoint le macroéconomique : nos entreprises, grandes ou petites, feraient bien de se plonger dans ces big five technologies si elles ne veulent pas être trop balayées par la vague que portent les big five (des Gafam).

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