Le vent tourne dans le ciel européen

Pour l’heure, ce n’est qu’un léger fléchissement, mais il inquiète les patrons des compagnies aériennes européennes et nord-américaines. Pour la première fois dans l’histoire de l’aviation commerciale, la croissance du nombre de passagers aériens de vols "intérieurs" s’affaiblit des deux côtés de l’Atlantique.

Le vent tourne dans le ciel européen
©JCG

Pour l’heure, ce n’est qu’un léger fléchissement, mais il inquiète les patrons des compagnies aériennes européennes et nord-américaines. Pour la première fois dans l’histoire de l’aviation commerciale, la croissance du nombre de passagers aériens de vols "intérieurs" s’affaiblit des deux côtés de l’Atlantique. Les causes en sont diverses, mais les experts en pointent une qui devrait s’accentuer dans les prochaines années : les Américains et les Européens sont de plus en plus nombreux à diminuer leur fréquence de vols pour des préoccupations environnementales. C’est notamment ce qui ressort d’une étude de la banque suisse UBS qui affirme qu’en 2025, un tiers des Européens aura réduit le nombre de vols. Si le secteur n’est responsable "que" de 2 à 3 % des émissions mondiales de CO2, ce qui inquiète beaucoup d’experts, c’est son expansion fulgurante : le nombre de passagers aériens à travers le monde a coutume de doubler tous les 15 à 20 ans. Faut-il dès lors délaisser ce moyen de transport ? De plus en plus de citoyens se posent la question. Le problème n’est pas tellement de prendre l’avion : de tout temps, l’homme a eu besoin de rencontrer son prochain que ce soit pour des raisons culturelles, économiques, sociales… Or pour certaines destinations, l’aérien reste la seule possibilité de voyage. Non, le problème vient des vols "évitables", presque impulsifs que nous proposent des compagnies au prix d’un lunch. Si les transporteurs low cost ont eu le grand mérite de démocratiser un transport jusqu’alors réservé aux plus nantis, ils ont aussi créé une addiction à la surconsommation. La tentation est forte de partir pour quelques euros un week-end à Barcelone, à une conférence à Rome. Mais est-ce nécessaire ? Même le patron de la compagnie KLM, Peter Elbers, invite à voler avec modération, "comme lorsque l’on boit." Certains vont jusqu’à l’abstinence en prenant la décision, radicale, de ne plus jamais monter dans un avion de leur vie.

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