Apprendre d’un coach, ou d’un pair?
LIBRE ECO WEEK-END | CO-ENTREPRENEUR CAFE #33 Être coach de start-up est un exercice d’humilité. On n’a pas de solutions toutes faites, ni d’avis infaillibles. On peut tenter de tirer des "lois", de centaines d’entreprises rencontrées, et cela donnera sans doute des règles utiles mais il existe quasi toujours un contre-exemple… – Chronique signée Roald Sieberath, Multi-entrepreneur, coach de start-up et venture partner pour LeanSquare, directeur de AI Black Belt, professeur invité à l’UCL et à l’UNamur.
Publié le 25-01-2020 à 06h00 - Mis à jour le 27-01-2020 à 12h32
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Être coach de start-up est un exercice d’humilité. On n’a pas de solutions toutes faites, ni d’avis infaillibles. On peut tenter de tirer des "lois", de centaines d’entreprises rencontrées, et cela donnera sans doute des règles utiles mais il existe quasi toujours un contre-exemple…
– Chronique signée Roald Sieberath, Multi-entrepreneur, coach de start-up et venture partner pour LeanSquare, directeur de AI Black Belt, professeur invité à l’UCL et à l’UNamur.
Le coaching bien compris est plutôt une maïeutique : ne pas détenir des réponses mais savoir poser les bonnes questions, y compris et surtout celle qui dérangent.
On voit d’ailleurs le malaise de certains entrepreneurs qui ne comprennent pas que cette dynamique a pour but de les faire avancer, de permettre d’autres questions plus fouillées. Drillés par des années d’unif qui nous apprennent à " avoir la bonne réponse à tout" , ils s’efforcent de démontrer que tout va bien et que tout est sous contrôle. On ne dupe pas un vieux routier de l’entrepreneuriat qui sait que les premiers mois voire années sont quasiment par nature chaotiques puisqu’à la recherche de l’adéquation produit-marché qui comporte forcément des tâtonnements.
Parfois, c’est le passé du coach (il a 20 ans d’expérience, réussi telle boîte ou échoué telle autre) qui va donner plus ou moins de poids à l’avis reçu, selon l’importance que lui donne le receveur.
C’est, entre autres, pour sortir de cette posture inégale que je suis un fervent adepte du peer learning , de l’intelligence collective où les entrepreneurs peuvent apprendre de leurs pairs, de leurs "égaux" avec peut-être moins de problèmes d’ego. Je le pratique entre boîtes du portfolio de mon fonds, et c’est toujours un exercice riche d’enseignements. Mon rôle se limite alors à fournir le cadre et les règles du jeu (comme Art of Hosting p.ex.) qui permettent à cet échange de se faire au mieux.
Et même comme ça, ce n’est pas encore la panacée ! Lors d’une récente séance sur le sujet de l’engagement d’un responsable commercial, véritable moment clé dans le démarrage d’une start-up, les expériences de deux sociétés variaient considérablement : ça avait été un boom pour l’une avec un doublement du chiffre d’affaires par vendeur, et une catastrophe pour l’autre, avec beaucoup de temps et d’argent perdu. C’est là que le peer learning peut être complémenté par du coaching : poser les bonnes questions pour comprendre et décortiquer ce qui a fait le succès de l’un et l’insuccès de l’autre (Trop tôt ? Produit pas vraiment prêt ?).
Entre coaching et peer learning , une chose semble sûre : l’entrepreneur qui choisirait de rester seul perd de grandes chances de feedback précieux.