La transition énergétique a l’oreille de Biden sans toutefois en être tributaire
L’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis ouvre la voie à une approche plus coordonnée de la problématique climatique, pense Mark Lacey, responsable commodities chez Schroders.
Publié le 04-12-2020 à 08h00 - Mis à jour le 04-12-2020 à 13h47
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Biden à la Maison Blanche ouvre une période favorable à la transition énergétique. Il déclare que la gestion du changement climatique et de l’énergie durable lui tient à cœur. Si les Républicains conservent leur majorité au Sénat, les ambitions écologiques des Démocrates seront bridées. Mais le succès de la transition énergétique n’a jamais dépendu du président ou de la composition du Congrès. Ces dernières années, les plus grands progrès ont été réalisés par les différents états.
Les trois grands optent pour l’écologie
Biden vise la neutralité CO2 dans la production d'électricité en 2035 et la neutralité en carbone de l’ensemble du pays en 2050. Le même objectif que l’Union européenne en 2050, et que la Chine en 2060. Pour la première fois, les trois principales économie veulent assurer un avenir climatiquement neutre. Ensemble, elles représentent 55 % des émissions globales de gaz à effet de serre.
Biden signe le retour des États-Unis au sein de l’Accord de Paris sur le climat. Sa présidence peut mener à une vision plus coordonnée de la transition énergétique entre pouvoirs publics et états. De nombreux états américains ont formulé leurs propres objectifs climatiques, sans attendre les autorités fédérales. Sans compter que certaines entreprises individuelles se dédient au développement durable. Pour beaucoup d’états et d’entreprises, il s’agit de considérations économiques. Entretemps, la parité de coûts entre sources d’énergies durables et fossiles est atteinte.
Biden délie les cordons de la bourse
Biden ambitionne d’investir 2 000 milliards de dollars de deniers publics dans l’énergie durable et dans l’environnement. Reste à savoir ce qui se concrétisera, mais Lacey pense que l’accent sera mis sur le transport électrique et sur une réforme de la taxation de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire. Biden délivrera également des permis pour des éoliennes en mer. Mais sans une majorité des Démocrates au Sénat, il faudra mener une politique de compromis. Toutefois, les deux partis prennent des initiatives dans le domaine de la transition énergétique.
La tendance écologique n’est pas tributaire de la Maison Blanche
Schroders soutient depuis longtemps déjà que trois facteurs favorisent la transition énergétique : la volonté politique, l’économie et la demande des consommateurs. Le soutien de la Maison Blanche profitera à la volonté politique. La transition énergétique représente un changement structurel à long terme qui ne dépend pas d’une seule personne. Il s’agit d’un long parcours vers une transition énergétique au niveau mondial, qui n’est pas tributaire des changements de la politique américaine.