Co entrepreneur Café #64 : L’économie de la passion

Après la gig economy, le monde assiste à l'apparition de la passion economy, l'économie de la passion, et son modèle bien différent.

Roald Sieberath
Roald Sieberath.
Roald Sieberath.

La décennie précédente a vu l’émergence et le développement de ce que l’on a appelé la gig economy, l’économie des "petits boulots". Cela a été la vague de tous ces projets qui étaient le "Uber pour le secteur X", avec un principe assez simple : une plate-forme récolte et concentre la disponibilité de centaines, milliers de personnes prêtes à accomplir ces petits boulots, ces gigs, et les rend disponibles auprès d’un public qui en a le besoin. Dans le sillage d’Uber, ça nous a donné les services de livraison de repas, comme Deliveroo ou Uber Eats. Dans les petits services, nous avons eu en Belgique la plate-forme ListMinut, qui regroupe près de 30 000 personnes prêtes à vous aider dans des tâches de ménage, de jardin, de montage de meubles… Cette gig economy a évidemment ses détracteurs, qui en dénoncent le caractère précaire, la mise en compétition extrême, l’absence de perspective…

Ces critiques vont sans doute s’intéresser de près à la nouvelle vague, de la passion economy, l’économie de la passion. Ce terme, popularisé en Silicon Valley par Li Jin, quand elle était partner chez Andreessen Horowitz, désigne une économie où des créateurs peuvent diffuser et monétiser leur "voix", leurs idées, leur créativité.

Une plate-forme comme Substack a permis à des dizaines d’influenceurs et de journalistes de vendre des abonnements à leur propre newsletter : des milliers de personnes qui paient quelques dollars par mois pour recevoir dans leur mailbox les analyses de tel ex-chroniqueur d’un média national qu’ils appréciaient, voilà une révolution !

En Belgique, on peut pointer quelques chroniqueurs qui ont lancé leur chaîne Twitch.tv. Et même chez nous, un nouveau public commence à être au rendez-vous de : Mateusz, DavyCtx, Futur_Immediat, etc. Les différences avec la gig economy sautent aux yeux : ici, l’individualité, la personnalité est récompensée, là où les gens étaient bien plus interchangeables dans leurs petits boulots.

Même si les plateformes permettant de diffuser commencent à se multiplier (comme Clubhouse, nouvelle coqueluche de Silicon Valley), on sent bien que cette économie ne va pas être immédiate pour tous. Elle appelle en tout cas sans doute à de nouvelles aptitudes et attitudes. Au boulot, les passionnés et les créateurs !

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