Entrepreneuriat : la collaboration à distance ne serait rien sans le contact "in real life"
Après la pandémie, la collaboration à distance est restée de mise. Mais quel plaisir de construire un projet "in real life". Une chronique de Roald Sieberath, multi-entrepreneur et professeur invité à l’UCLouvain et à l’UNamur.
Publié le 29-01-2023 à 09h02
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L’ère Covid nous a secoués dans nos habitudes, nous a amenés à modifier une série de comportements, en particulier à accélérer l’adoption du télétravail, des communications à distance.
Dans le monde de l’investissement, des transactions comme des augmentations de capital ont encore accéléré leur migration vers des modalités de plus en plus “automatiques”, à distance : chaque partie approuve électroniquement les documents, envoie une procuration par email, et tout se passe chez le notaire.
Et pourtant, parmi ces événements “par procuration”, on rencontre parfois une occasion de remettre de l’humain dans le processus.
Cette semaine, je participais au tour de table d’une start-up prometteuse, avec des investisseurs regroupant fonds institutionnels, et quelques business angels au parcours enviable. Pour une fois cette transaction-ci se passait “en présentiel” chez un notaire bien connu de l’avenue Louise, avec des investisseurs qui avaient, pour certains, fait plusieurs milliers de kilomètres pour nous rejoindre.
Des parties qui jusqu’à présent ne s’étaient rencontrées qu’à travers l’écran d’une réunion téléconférence, se voyaient enfin in real life, en chair et en os. Une occasion de se rencontrer, d’échanger aussi des choses futiles, à la machine à café, parler de connaissances communes, de hobbies, de se rendre compte à nouveau que nous, humains, ne sommes pas des machines. Et une fois l’acte signé, ce fut l’occasion de se retrouver dans un restaurant, à l’invitation des fondateurs, très sensibles au côté relationnel des affaires, et de parler de sujets divers.
Les yeux brillent, les verres et les couverts tintent, les conversations sont enjouées, autour de ce nouveau projet commun.
Et je comprends une fois de plus pourquoi j’aime ce métier : l’enthousiasme qui circule dans un projet entrepreneurial partagé.