Comment réduire l'empreinte carbone des domaines skiables

Les responsables des domaines skiables ont pris 16 éco-engagements fin 2020. Une chronique de Cécile Revol, CEO de Sunweb France.

Contribution externe
La station de l'Alpe d'Huez fait partie des exemples à suivre.
La station de l'Alpe d'Huez fait partie des exemples à suivre. ©Copyright (c) 2020 elinaxx1v/Shutterstock. No use without permission.

La planète est tous les jours un peu plus en danger et chacun doit être acteur du changement pour éviter le pire. Les enjeux de développement durable sont présents dans tous les secteurs, notamment celui du voyage où les émissions de carbone sont colossales.

À la montagne, les enjeux sont d’autant plus importants que la nature est l’essence même de ce pourquoi les vacanciers s’y rendent. Avec les paradoxaux Jeux asiatiques d’hiver en Arabie Saoudite en 2029, il est urgent de repenser la consommation de loisirs, à l’aube d’une nouvelle ère climatique, tandis que les réservations de séjours d’hiver à la montagne vont bon train.

Engouement des voyageurs

Dans un contexte actuel économique plus que tendu, les Belges sont inquiets pour leur futur. Entre pénuries d’essence, inflation galopante et ressources naturelles en danger, l’envie de s’échapper du quotidien ne s’est jamais autant fait sentir. D’un point de vue international, le conflit russo-ukrainien engendre de nombreuses conséquences dont celle de l’augmentation du prix de l’électricité qui impacte le quotidien des Belges. Malgré tout, les réservations vont bon train à l’ouverture de la saison hivernale 2022-23.

Il convient dès lors de revenir sur les différentes mesures prises par les professionnels du tourisme de montagne en faveur d’un écosystème largement plébiscité mais qui reste très fragile.

Des initiatives autour de quatre thèmes

Sept mois après le début de la crise du Covid, en octobre 2020, seize éco-engagements ont été établis par les opérateurs des domaines skiables afin de réduire leur impact environnemental. Ils sont répartis en quatre thèmes : climat et énergie (notamment avec l’apparition des dameuses à hydrogène), eau et agriculture, paysage, déchets. Cette initiative a pour but de mobiliser tous les acteurs du secteur afin de réduire l’empreinte carbone des sports d’hiver et de préserver autant que possible l’espace naturel qu’est la montagne.

La station de l'Alpe d'Huez fait partie des exemples à suivre en termes de responsabilité environnementale. En activant différents leviers d'action, l'Alpe d'Huez "s'engage dans une démarche environnementale car c'est un devoir d'entreprise, responsable des enjeux de la planète, de la conversation de son domaine d'action, le domaine de la montagne", explique Fabrice Boutet, directeur général SATA (exploitant de la station). L'Alpe d'Huez est la première station pour laquelle l'opérateur a initié une collaboration avec EDF afin d'être éclairé sur les dépenses énergétiques de la station. Grâce à cet accompagnement, une baisse de 15 % a été enregistrée sur la consommation globale annuelle. Côté mobilité, la station met tout en œuvre pour donner la priorité aux transports doux, tels que les navettes, les véhicules électriques et même la formation à l'écoconduite pour les conducteurs de dameuses ou véhicules motorisés. La commune dispose aussi d'une navette hybride pour les usagers et privilégie les transports par câble et chemins pour les piétons. Des bornes électriques sont aussi mises à disposition pour favoriser le transport électrique des particuliers.

D’autres stations suivent le mouvement comme Avoriaz ou la Plagne qui proposent des initiatives pour pallier un bilan carbone lourd.

Enfin, les enjeux de mobilité dans les stations sont essentiels afin d’y préserver la tranquillité. À noter que les transports pour se rendre en montagne sont tout aussi importants. Depuis quelques années, on observe une réelle croissance des offres ferroviaires afin de faciliter et désencombrer l’accès aux stations.

Société-environnement-économie

Une transition des montagnes vers un système territorial plus durable est possible, il faut considérer le triptyque société-environnement-économie. Ces trois facteurs sont essentiels pour une transition dont la trajectoire serait la durabilité. La transition de l’environnement montagnard trouve sa source dans plusieurs facteurs : exode rural, concurrence entre les stations de ski, changement de clientèles touristiques et préférence des pratiques récréatives, voire l’augmentation du télétravail. Ces facteurs non-exhaustifs imposent une adaptation des territoires de montagne vers une trajectoire de transition la plus durable possible.

En effet, ces vastes espaces à haute qualité environnementale abritent souvent des paysages grandioses et une biodiversité exceptionnelle. Un paradoxe apparaît alors : tandis que ce milieu est source de bien-être pour l’Homme, ce dernier est à l’origine des nuisances qui endommagent cet environnement d’exception (exemple : le tourisme de masse).

D’un point de vue météorologique, facteur clé en montagne, il faut s’attendre à une perte de 25 % de l’enneigement envisagée d’ici 2050. Aucune station française n’aurait alors la capacité d’offrir de pratique du ski alpin sans neige de culture artificiellement produite.

Qui dit montagne de demain, dit aussi nouvelle clientèle… et cela concerne donc les populations les plus jeunes, qui sont très sensibles à l’avenir de la planète et aux sujets environnementaux. Il est essentiel de proposer des offres et activités adaptées aux jeunes afin d’assurer une pérennité financière pour les professionnels de la montagne.

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