Et si on remplaçait le ministre des finances par ChatGPT ?
Petit résumé d’un dialogue atypique pour un ministre en quête d’inspiration… Une carte blanche signée Emmanuel Degrève, conseiller fiscal, Partner chez Deg&Partners, professeur à l’Ephec et président du Forum For the Future.
- Publié le 29-05-2023 à 16h59
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La réforme fiscale porte mal son nom. Car une réforme est un changement profond qui affecte nos habitudes. Ce n’est nullement le cas de cette réforme que le ministre dénomme "première phase"… Une réforme semble une impossible quête dans notre petite Belgique de tous les surréalismes ! Alors comment un robot conversationnel pourrait-il simplifier et objectiver le débat ?
Appel a été fait à Chat GPT, au travers de quelques questions. Pour rappel, cet outil conversationnel base ses réponses sur une compilation d’informations importantes mais aussi sur un bon sens de la synthèse. Résumé d’un dialogue atypique pour un ministre en quête d’inspiration !
Une réforme budgétairement neutre ?
ChatGPT démarre en force : le terme "réforme" implique généralement un changement significatif dans le système fiscal existant, visant à améliorer son efficacité, sa simplicité, son équité ou d'autres aspects. Dans le contexte de la Belgique qui a un niveau de taxation élevé, une réforme fiscale peut être nécessaire pour répondre aux besoins économiques et budgétaires du pays. Lorsque mention a été faite à ChatGPT qu'une réforme fiscale budgétairement neutre pourrait être une approche prudente pour la Belgique, cela signifie qu'une réforme qui vise à redistribuer la charge fiscale sans augmenter ou diminuer globalement les recettes fiscales pourrait être considérée comme plus prudente dans ce contexte. Cela permettrait de maintenir l'équilibre budgétaire tout en apportant des ajustements fiscaux ciblés pour stimuler la compétitivité économique. Cependant, prévient ChatGPT, il n'existe pas de solution universelle. En résumé, une réforme des dépenses publiques parallèlement à une réforme fiscale pourrait être une approche logique et raisonnable pour la Belgique. Cela permettrait de réduire les inefficacités et les gaspillages, de rationaliser les dépenses et d'équilibrer les finances publiques, contribuant ainsi à un système fiscal plus équilibré et à une gestion responsable des fonds publics.
La Belgique est-elle réformable ?
La mise en œuvre d'une réforme des dépenses publiques en Belgique peut être un processus complexe et politiquement délicat. La Belgique a déjà pris des mesures dans le passé pour réformer ses dépenses publiques, notamment par le biais de plans d'économies et d'efforts visant à améliorer l'efficacité de l'administration publique. Cependant, il reste des défis à relever, compte tenu de la complexité du système politique belge, de la nécessité de concilier les intérêts des différentes régions et des différents secteurs, ainsi que des résistances potentielles au changement.
Pour réussir une réforme des dépenses en Belgique, il serait nécessaire de mettre en place une approche collaborative et inclusive, impliquant les différentes parties prenantes telles que les représentants politiques, experts en gestion publique, syndicats et la société civile.
Existe-t-il des exemples inspirants pour notre gouvernement, demande-t-on à ChatGPT ?
Un exemple de réforme des dépenses réussie en dehors de la Belgique est celui de la Nouvelle-Zélande. Dans les années 1980 et 1990, le gouvernement néo-zélandais a entrepris une réforme majeure des dépenses publiques dans le cadre d'un programme appelé Ruthanasia ou Ruth Richardson's Budget. Ces réformes ont permis à la Nouvelle-Zélande de réduire son déficit budgétaire, de restaurer la confiance des investisseurs et de réaliser une croissance économique soutenue. Elles ont également jeté les bases d'une gestion des finances publiques plus rigoureuse et d'une responsabilisation accrue. La Suède et Singapour, plus récemment, peuvent aussi être cités comme des exemples de gestion efficace des dépenses publiques, nous dit ChatGPT.
Que peut faire la Belgique ?
La fiscalité peut certainement jouer un rôle dans la compétitivité entre les États. Pour réagir à ces dynamiques, la Belgique peut envisager plusieurs mesures pour préserver ses avantages compétitifs :
1. Évaluer la compétitivité fiscale : la Belgique devrait régulièrement évaluer sa compétitivité pour identifier les domaines où des améliorations sont nécessaires pour préserver ou améliorer sa position.
2. Réforme fiscale ciblée : la Belgique peut entreprendre des réformes fiscales ciblées pour améliorer sa compétitivité. Cela pourrait inclure la réduction des taux d’imposition, la simplification du système fiscal, la suppression des charges fiscales excessives ou inefficaces et l’introduction d’incitations fiscales pour stimuler l’innovation.
3. Promouvoir un environnement favorable aux affaires.
4. Coopération internationale : la Belgique peut travailler en collaboration avec d’autres pays, au sein de l’Union européenne et à l’échelle internationale, pour promouvoir des normes fiscales équitables et lutter contre l’évasion fiscale.
5. Investissement dans les secteurs clés : la Belgique peut identifier et promouvoir des secteurs clés où elle possède un avantage compétitif.
Peut-on fiscaliser sans limite ?
La fiscalisation sans limite n’est généralement pas souhaitable, estime ChatGPT car elle peut avoir des effets négatifs sur l’économie, l’investissement, l’innovation et la compétitivité d’un pays. Il est important de trouver un équilibre entre la nécessité de collecter des recettes fiscales pour financer les dépenses publiques et les impacts potentiels d’une pression fiscale excessive. En ce qui concerne la Belgique, nous explique ChatGPT, le pays est souvent cité comme ayant l’un des taux de pression fiscale les plus élevés au monde. Une fiscalité excessive peut entraîner des distorsions et des incitations négatives, décourageant les investissements et la création d’emplois, et une fuite des capitaux et des talents, conclut ChatGPT.
Dont le ministre pourrait s’inspirer ? Assurément…
Ce samedi, La Libre publie son traditionnel guide fiscal. Vous y retrouverez des trucs et astuces pour payer le juste impôt. Un gros volet sera également consacré à la première phase de la réforme fiscale, déposée par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) en mars 2023. Exemples à l’appui, par statut, les experts sollicités pour l’élaboration du guide fiscal montrent qu’il y aura des gagnants, mais aussi beaucoup de perdants si le projet en discussion devait être entériné.
Rejoignez-nous également ce mardi 30 mai à 14h sur notre site web pour poser directement vos questions à Nicolas Stockmans, expert en conseil fiscal.
