Au revoir les vieilles usines, bonjour l'industrie 4.0: depuis les crises, l'industrie est entrée en pleine mutation

Une chronique de Roald Sieberath, coach de start-up et “venture partner” chez LeanSquare/Noshaq, professeur invité à l’UCLouvain et à l’UNamur.

Contribution externe
Dans les usines d’aujourd’hui, la technologie est au rendez-vous, le sol est d’une propreté immaculée.
Dans les usines d’aujourd’hui, la technologie est au rendez-vous, le sol est d’une propreté immaculée. ©Copyright (c) 2021 ART STOCK CREATIVE/Shutterstock. No use without permission.

Quand on évoque l’idée d’industrie, dans l’imaginaire commun, il s’agit encore souvent d’un bâtiment aux toits en dents de scie, surmonté d’une cheminée… polluante, forcément. L’industrie est perçue comme sale, salissante, voire même comme la source de la plupart des maux de nos sociétés malades de leur croissance.

La globalisation a envoyé de larges parts de production se faire fabriquer ailleurs… La délocalisation était en route, et a fait de la Chine et d’une partie de l’Asie, "l’usine du monde".

L’industrie d’aujourd’hui ressemble de moins en moins à cette image vieillie. Nous avons réalisé que les chaînes d’approvisionnement "à flux tendus" étaient fragiles, et qu’il suffisait d’un cargo enchâssé dans le canal de Suez pour gripper l’économie mondiale pendant des semaines.

Le besoin de réindustrialiser, de rapprocher la production des marchés est de plus en plus largement admis. On l’a vu avec la crise du Covid : il est crucial de ne pas dépendre d’une Chine lointaine. Même les masques chirurgicaux sont à présent produits près de nous.

Dans les usines d’aujourd’hui, la technologie est au rendez-vous, le sol est d’une propreté immaculée. Dans ce que l’on appelle "l’industrie 4.0", les capteurs sont partout, pour produire mieux, avec moins (de matériaux, d’énergie, de gaspillage). On réfléchit dès le départ à la durabilité, au recyclage, à la circularité.

Des besoins et opportunités nouvelles sont apparus : ce n’est plus nécessairement l’usine de grand-père, qui fabriquait des clous. L’industrie d’aujourd’hui, c’est Aerospacelab qui assemble des satellites dans des salles blanches, c’est John Cockerill qui prépare la révolution énergétique de l’hydrogène, ce sont des jeunes pousses qui réinventent des pans de la robotique, ou de l’impression 3D.

Tant de choses doivent changer dans notre mobilité, dans nos usages de l’énergie, qui doivent passer par une production. L’industrie ne va pas disparaître, loin de là. Les besoins sont bien présents. Elle mue, devient plus intégrée, plus connectée, plus propre.

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