La Libre lance son offre de podcasts : les coulisses de deux ans de développement

Les modes de consommation de l'information évoluent. Afin de satisfaire au mieux nos internautes, nous nous adaptons et continuons à nous montrer innovants. Cette fois, c'est en proposant, depuis ce lundi, une toute nouvelle offre de podcasts.

Jonas Legge et Dorian de Meeûs
Jonas Legge et Dorian de Meeûs ©DEMOULIN BERNARD

Les modes de consommation de l'information évoluent. Afin de satisfaire au mieux nos internautes, nous nous adaptons et continuons à nous montrer innovants. Cette fois, c'est en proposant, depuis ce lundi, une toute nouvelle offre de podcasts.

Tous les jours, nos abonnés peuvent désormais écouter des sujets d'actualité, des compte rendus de reportages ou d'interviews, et nos éditoriaux. En outre, chaque samedi, nous diffusons un long format enrichi qui permet d'approfondir davantage une thématique. Mais comment s'est construit un tel projet ? Retour sur les grandes étapes de deux années de développement !

Début 2018, le doute est levé, le podcast est bien la tendance en vogue pour s'informer aux Etats-Unis. En France, quelques médias s'y frottent également. Le marché belge, lui, n'est pas encore développé, mais la demande commence à se faire sentir.

Dès le mois de mars, nous effectuons des tests auprès des internautes de La Libre en leur proposant trois longs reportages sonores. Même si la forme n'est pas optimale, les retours critiques sont nombreux. Cela nous conforte dans notre idée : l'attente est bien présente.

Mais créer une offre attractive de podcasts nécessite des développements techniques importants et donc des moyens financiers non négligeables. Notre groupe de presse (IPM, qui détient notamment La Libre et La DH) se concerte avec les confrères du groupe Rossel, qui ont aussi la volonté de se lancer dans ce segment. Nous décidons de postuler ensemble au Digital News Innovation Fund de Google. Ce fonds, établi par le géant américain, vise à soutenir des projets journalistiques européens "de haute qualité par la technologie et l'innovation".

Présenté en juin par les deux grands groupes de presse de Belgique francophone, le projet est validé par Google en juillet 2018. S'ensuit la recherche d'un prestataire technique. Le choix d'IPM et de Rossel se porte sur Beapp, une société française spécialisée dans la création de produits mobiles.

Laurence Dardenne, notre journaliste "Santé"
Laurence Dardenne, notre journaliste "Santé" ©Ennio Cameriere

Durant plusieurs mois, les ateliers techniques et fonctionnels se multiplient entre des représentants des trois sociétés. La situation est plutôt cocasse : nous déployons une base technique commune avec un concurrent direct ! Il s'agit donc de s'accorder sur des développements sans dévoiler notre future offre pour ne pas inspirer nos confrères de la rue Royale...

"Nous devions nous modérer dans nos demandes et nos échanges pour ne pas divulguer involontairement notre stratégie", sourit Victoria Goemaere, project manager d'IPM. "L'une des grosses difficultés fut de créer un projet qui convienne aux deux médias selon la stratégie de chacun, car les idées et les envies différaient. Nous sommes partis de zéro, tout était à construire..." Précisons, toutefois, que le tandem Rossel-IPM a très bien fonctionné car les deux médias voyaient l’intérêt de collaborer sur un projet innovant et de développer ensemble un nouveau standard de marché.

"Un vrai enthousiasme des journalistes"

A partir de juin 2019, nous entamons des essais en interne. Les journalistes, rodés à l'exercice de l'écriture, se testent à l'oral sur différents types d'articles. Le but : trouver la meilleure manière de présenter une information factuelle, un reportage, une interview, un édito... "J'ai posé ma voix sur mes textes", relate Bosco d'Otreppe, chef du service Débats. "J'ai par exemple lu un de mes articles rédigés pour le journal. Puis, sur base du même texte, j'ai répondu à une sorte d'interview réalisée par un collègue de DH Radio. Nous nous sommes très vite rendu compte que ce second format était bien plus dynamique, naturel et agréable à l'oreille."

Bosco d'Otreppe
Bosco d'Otreppe ©J. Lgg.

Dorian de Meeûs, rédacteur en chef de La Libre Belgique, souligne que ce processus ne s’est pas fait du jour au lendemain : "Depuis plusieurs années, nos journalistes alimentent les journaux parlés et émissions de DH Radio de leurs expertises et analyses. Dès le départ, une majorité de journalistes étaient enthousiastes à l’idée de travailler sur cet autre support qu'est l’audio. Comme pour tout changement et toute nouveauté, il y a eu quelques inquiétudes et un peu de trac face au micro, mais nous avons observé un vrai enthousiasme chez de nombreux journalistes face au lancement du podcast".

En tant que directeur opérationnel de DH Radio, Philippe Deraymaeker pilote désormais l'offre de podcasts. Il reconnait lui aussi que, après les doutes du début, "c'est maintenant l'engouement, l'enthousiasme qui dominent". Il poursuit : "Certains ont travaillé en radio dans une autre vie ou faisaient déjà régulièrement des interventions. Ceux-là sont forcément plus à l'aise. Mais l'expérience et la pratique permettent à chacun de s'améliorer."

Des internautes très impliqués

En octobre, nos internautes sont à nouveau appelés à nous aider. Différentes maquettes audio leur sont présentées afin de cibler au mieux les attentes en termes de contenus et de formats. "Ils étaient particulièrement motivés à l'idée de nous aider et d'être impliqués. C'est d'eux qu'est venu le format quasi final de l'offre", se remémore Victoria Goemaere.

Philippe Dereymaeker et Victoria Goemaere
Philippe Dereymaeker et Victoria Goemaere ©J. Lgg.

En parallèle, les développements techniques se poursuivent avec Rossel et Beapp pour que nos podcasts puissent être diffusés sur notre site et notre application (ainsi que dans les voitures connectées dans un avenir proche).

Ce projet aura impliqué pas moins de 80 membres d'IPM. Il aura aussi réuni les rédactions de La Libre et de La DH (dont l'offre est attendue dans le courant du mois de mars), le service marketing, l'IT, la direction, nos internautes, des prestataires externes. "De nombreux projets nécessitent une coordination entre les différents départements d'IPM, mais l'envergure et le côté fédérateur, dans le cas présent, sont particulièrement impressionnants. Tout le monde est concerné, c'est une manière très agréable de travailler", se réjouit Victoria Goemaere.

"Maintenant que le projet est lancé, je dois courir après certains collègues pour enregistrer leurs éclairages puis relayer les sons rapidement aux internautes de La Libre", s'amuse Philippe Deraymaeker. "Mais c'est un job de rêve : chaque jour, nous enrichissons les connaissances des abonnés sur base de l'expertise des journalistes..."

--> A l'occasion du lancement, les internautes de La Libre peuvent profiter gratuitement d'une semaine de test !

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©Valérie Moncomble
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