Les Belges boudent le cash : les retraits de billets ont baissé de 50 %

Le consommateur, il est vrai, a besoin de bien moins de cash qu’auparavant. Les achats sur l’heure de midi sont le plus souvent payés en liquide, les consommateurs ayant toujours une prédilection pour ce type de paiement pour des montants peu importants, comme un sandwich, par exemple.

Le cash peut être refusé

La grande distribution invite par ailleurs ses clients à privilégier le paiement par carte de débit et de crédit, certaines caisses n’acceptant par exemple que ce type d’opérations.

Les commerçants peuvent aussi, désormais, refuser un paiement en cash, pour autant que cela ait été clairement annoncé dans le magasin.

Le paiement sans contact et donc sans introduction du code PIN, dont le montant maximum a été relevé à 50 euros, contribue aussi à renforcer l’attrait du paiement électronique.

Résultats des courses, les Belges fréquentent moins qu’auparavant les distributeurs automatiques de billets. “Nous constatons effectivement une diminution spectaculaire du nombre et des montants des transactions, tant en dépôts qu’en retraits et ce, que ce soit aux automates ou aux guichets”, remarque Ulrike Pommee, porte-parole chez Belfius Banque. La chute est de 60 % entre début février et début avril.

Cette dégringolade est constatée dans les autres établissements financiers. Entre la première et deuxième quinzaine de mars, qui correspond au début du confinement, la baisse a été de 54 % chez AXA Banque.

ING pour sa part évoque une baisse de 57 %, BNP Paribas Fortis de plus 50 % et Beobank de 47 %. Crelan relève pour sa part une baisse des retraits aux guichets de 40 % par rapport à mars 2019 et de 38 % aux distributeurs Cash&More. “Les transactions au guichet sont réduites à un strict minimum”, précise pour sa part Beobank.

Le tableau est toutefois plus contrasté : si les Belges sont moins nombreux à effectuer des retraits de cash, ils sont par contre plus gourmands quand ils se rendent à la banque pour une telle opération.

“Les retraits sont moins nombreux mais les montants moyens retirés sont supérieurs de 25 %, soit 160 euros avant la crise à 200 euros actuellement”, note Hilde Junius, porte-parole chez BNP Paribas Fortis. Chez ING, le montant moyen est passé de 170 à 230 euros. AXA Banque, pour sa part, évoque une hausse de 22 % du montant retiré. Chez Crelan, la hausse des montants retirés est de 20 % aux guichets et de 13 % dans les distributeurs entre février et mars.

Stabilisation

Le phénomène va-t-il se poursuivre ? “La tendance à la baisse de plus de 50 % est confirmée et se stabilise”, poursuit Hilde Junius. C’est un peu différent chez bpost bank. “Depuis la semaine dernière, on constate de nouveau une très légère reprise, avec environ 60 % de la moyenne habituelle des retraits contre 50 % auparavant”, remarque Wouter Baelde, porte-parole.

Si le cash a moins de succès, les paiements par carte connaissent également un reflux. “Le nombre de paiements par carte a également diminué de quelque 30 à 35 % : cela peut s’expliquer par le fait que le nombre de transactions a diminué parce que seuls les achats nécessaires sont encore effectués”, souligne Peter Decorn, porte-parole chez ING. Les fermetures dans l’horeca, notamment, n’y sont pas étrangères.