Pourquoi Apple veut couper ses actions en quatre

C’est qu’en cinq années seulement les actions d’Apple ont vu leur valeur boursière multipliée par… 4,28. Elles ont touché il y a quelques jours un sommet historique à 457,65 dollars. Et, à en croire les analystes, la dynamique du groupe - un secteur à lui seul, dans le paysage numérique mondial - devrait porter le titre plus haut encore. Or, pour le plus grand nombre des investisseurs, le prix unitaire de l’action, à près de 500 dollars, peut constituer un frein à l’investissement.

Une communication limpide

C’est ce qu’explique le groupe sur sa page web dédiée aux investisseurs. Cette partie du site Apple est limpide, et on y trouve toutes les réponses aux questions que l’on pourrait se poser sur les actions du groupe. Pourquoi avez-vous décidé de "splitter" l’action Apple ? "Nous voulons que l’action soit plus accessible à une plus grande base d’in vestisseurs", répondent les spécialistes des relations avec les investisseurs.

À quel moment les actions seront-elles scindées ? Le 24 août sera la date de détermination des attributions des actions supplémentaires. Le 28 août, après la fermeture des marchés, l’action sera effectivement scindée. Et, le 31 août, les nouvelles actions seront cotées sur le Nasdaq, au prix ajusté en fonction des cours antérieurs, soit donc près de 110 dollars l’unité.

Rien ne change

Les spécialistes d’Apple expliquent que la valeur totale des actions détenues par les investisseurs ne change pas, bien évidemment. "Au lieu d’avoir 100 actions à 400 dollars (40 000 dollars), vous aurez 400 actions à 100 dollars (40 000 dollars)", expliquent-ils. Cela étant, il vaut mieux être au courant d’une telle opération pour éviter de placer un ordre erroné en se basant sur les cours actuels.

Ajustement obligatoire

Dans le même ordre d’idées, il faut se souvenir qu’après une telle opération quelques chiffres sur lesquels on se base pour évaluer le niveau d’une action sont à revoir : le bénéfice par action qui devra être divisé par quatre, ou le niveau des dividendes attendus. Les professionnels du secteur ajustent toutes ces variables automatiquement, de même qu’ils recalculent les cours antérieurs en les divisant également par quatre sur la durée, afin de disposer de points de comparaison et de pouvoir afficher des graphiques cohérents.

Une entreprise à 2 000 milliards de dollars…

Le parcours boursier d’Apple depuis le retour aux commandes de feu son cofondateur Steve Jobs est tel que l’évolution de l’action a conduit l’entreprise à "splitter" cette dernière plusieurs fois déjà, dont une division par sept, intervenue en juin 2014. On retiendra de cette dernière scission qu’elle coïncide avec l’arrivée de la capitalisation boursière (le cours du titre multiplié par le nombre d’actions existantes) du groupe au niveau des 2 000 milliards de dollars.

… et un patron milliardaire

Une progression qui a eu un effet collatéral souligné par la presse américaine ces derniers jours : compte tenu du nombre d’actions détenues par le patron d’Apple, Tim Cook, celui-ci vient d’entrer dans le club des milliardaires. Notons qu’il s’agit d’une fortune théorique qui est partiellement bloquée puisque liée à des prestations futures et des droits d’exercice d’options d’achat. Pour la petite histoire boursière, retenons que certaines sociétés ne procèdent pas à de telles scissions de titres. Ainsi, celle du milliardaire américain Warren Buffett, Berkshire Hathaway, se traite à près de 320 000 dollars. Mais les gros actionnaires de l’entreprise ont émis une classe d’action "B" qui se traite à 212 dollars.