Les Bahamas ont développé leur propre monnaie numérique : le "Sand Dollar"
La Banque centrale des Bahamas a développé une monnaie numérique liée à un portefeuille numérique (wallet) et à une carte. Cette CBDC baptisée "Sand Dollar" a été lancée en octobre 2020.
- Publié le 08-07-2021 à 15h09
- Mis à jour le 09-07-2021 à 08h32
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CTOWUY533ZEJBC53NGA7DZ63TQ.jpg)
On le sait, le "cash" est en voie de disparition, notamment en raison de la crise sanitaire qui a dopé les paiements sans contact. Mais, comme l’explique Henri Dewaerheijd, le patron de Mastercard pour la Belgique et le Luxembourg, "la monnaie fiduciaire a un coût, puisqu’il faut l’imprimer, la transporter, la renouveler. L’archipel des Bahamas, peu peuplé (NdlR : quelque 400 000 habitants) a donc opté pour une CBDC. Pour des raisons économiques, mais aussi pour des raisons stratégiques : réduire le cash, c’est aussi réduire la corruption, le blanchiment, l’économie parallèle… La Banque centrale des Bahamas a donc développé une monnaie numérique, liée à un portefeuille numérique (wallet) et à une carte". Cette CBDC baptisée "Sand Dollar" a été lancée en octobre 2020.
La Chine est en phase de test d’un "e-yuan", appelé à devenir la devise chinoise de référence, dans un pays où les transactions en cash sont devenues très rares. Bien entendu, l’introduction de cette devise gérée par la Banque de Chine, aura pour effet de donner aux autorités des informations personnelles très précises sur ses utilisateurs. Ici aussi, la lutte contre la corruption est citée, les échanges de cash (des titres au porteur) étant, par essence, anonymes. À noter que la création et la gestion d’une CBDC ne sont pas nécessairement liées à l’utilisation de la blockchain, le système qui sous-tend le bitcoin et d’autres cryptomonnaies, ce qui pourrait en diminuer le coût énergétique.
Le Petro vénézuélien
D’autres pays ont aussi introduit une monnaie numérique locale, comme le Venezuela qui a lancé le Petro, adossé aux réserves pétrolières du pays, qui permet de lutter contre la dépréciation constante du bolivar, liée à la santé économique du pays. Plus récemment, le Salvador a opté pour la légalisation du bitcoin qui aura statut de monnaie légale, mais optionnelle, en septembre.
Si l’on excepte les désavantages du bitcoin, dont le coût environnemental, le Salvador y voit l’avantage pour ses citoyens de pouvoir recevoir de l’argent venant de la diaspora, de bénéficier de la convertibilité en dollar, d’échapper à la dévaluation de sa propre monnaie, de permettre aussi aux quelque 70 % de la population ne disposant pas d’un compte bancaire de disposer d’un portefeuille numérique, et de rendre plus aisées les transactions relatives à l’économie souterraine.
Le minage, c’est-à-dire l’utilisation des ordinateurs pour faire tourner le logiciel de gestion décentralisée des transactions en bitcoin, permettant aussi la rétribution des "mineurs de bitcoin", devrait hypothétiquement être favorisé par la fourniture d’électricité produite par la géothermie (le pays compte une vingtaine de volcans éteints). Affaire à suivre !