Proximus innove avec Red Hat sur les applications "open source" : "Oui, on travaille avec des geeks"
Une grande partie de la machine de guerre de l’opérateur tourne sous Linux et évolue grâce à l’open source.
Publié le 05-09-2021 à 10h02 - Mis à jour le 04-11-2021 à 14h21
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Une grosse boîte numérique comme Proximus, on la verrait plutôt tourner sur des logiciels bien verrouillés par de grosses boîtes omniprésentes… Ce n'est pas la réalité actuelle, comme nous l'expliquent Bruno Dujardin, Head of Hybrid Infrastructures Platforms chez Proximus, et Stef Schampaert, Country Lead de Red Hat Belgique et Luxembourg. En réalité, les informaticiens de Proximus font passer progressivement les applications vers un environnement dit open source, enrichi par une foule de développeurs indépendants actifs un peu partout dans le monde. Et c'est du solide, grâce à l'intervention, entre ces développeurs et l'utilisateur final, des cerveaux de Red Hat, filiale (très indépendante, nous assure-t-on) du géant IBM. Si, au départ, Red Hat développait et commercialisait une version sûre (on dit une distribution) et testée du système d'exploitation Linux, le groupe, avec ses 17 000 collaborateurs, propose également une gamme d'applications, elles aussi vérifiées et testées, pour assurer un fonctionnement sûr, une fois implémentées dans les environnements des clients.
"Geek, c’est ici un compliment"
"Pour dire les choses d'une manière imagée, Red Hat est comme un chef en cuisine qui mélange les ingrédients. Le code, la source sont connus, mais le produit fini est différent de ce que l'on fait dans les communautés. Notre point, c'est la stabilité", explique Stef Schampaert. "Alors, oui, on travaille avec des geeks", reprend Bruno Dujardin, "mais, pour moi, ce terme est plutôt un compliment, parce que ces geeks sont vraiment à la pointe et nous aident à développer les solutions du moment." "D'un autre côté, la manière de travailler avec Proximus est très importante aussi, parce que nous recevons un input de sa part. C'est le client qui dirige la tendance", estime Stef Schampaert.
Bruno Dujardin, côté client, voit les choses de la même manière. Pour lui, Red Hat est là pour répondre à des demandes qui évoluent très rapidement, et le recours aux membres de la communauté open source apporte l'agilité nécessaire qu'il est difficile de trouver dans les développements en interne. "Développer en interne se fait de moins en moins. Cela ne va pas assez vite. On veut grandir et évoluer, mais sur base d'accord avec de bons partenaires. L'open source permet cela, dans un monde ouvert, celui des API (interface de programmation d'applications) assorti des open standards. Il faut transférer, dans le cloud et sur ces nouvelles plateformes, des applications existantes, et en utiliser d'autres initialement développées dans le cloud. Cela ne se fait pas en quelques jours. Cela fait une bonne dizaine d'années que le processus de passage vers les outils en open source a été amorcé. Nous travaillons sur différentes plateformes liées aux développements actuels : la 5G, le déploiement de la fibre, et toute l'organisation qui se cache derrière, jusqu'aux services en ligne de Proximus, utilisés par les clients. Il faut bien reconnaître qu'on a de plus en plus d'applications open source, et de plus en plus de ressources Red Hat. Et on a un véritable rôle social. Nous sommes au maximum centrés sur les demandes de nos clients. À cet égard, la pandémie a fait bouger les choses. Le Covid a tout changé dans les attentes des clients."
La crise Covid a changé l’attitude des utilisateurs
Mais on le sait, Proximus, comme d'autres acteurs des télécoms, a ouvert les vannes pour permettre à ses clients de télétravailler… "Oui, mais, maintenant, les gens en veulent plus : plus de volume de données, plus de stockage, plus de vitesse, et tout ça, le plus vite possible. Avant la crise, ils espéraient la fibre, maintenant, ils la veulent", reprend Bruno Dujardin. "Travailler avec les outils Red Hat nous permet de gérer ces gros volumes. Et le développement se fait d'une autre manière. Les outils Red Hat permettent aux développeurs de travailler à distance au sein de nos systèmes dans des conteneurs Linux isolés de la production, mais dans le même environnement. Et ce qui est chouette dans ce travail avec la communauté des développeurs, c'est que nos ingénieurs regardent ce qui s'y passe et échangent des idées avec eux. On est dans le collaboratif, mais à un niveau professionnel."