Proximus et Belfius lancent l'application bancaire Banx, alternative durable crédible ? "Il ne faut pas avoir peur de se confronter aux géants du web"

Si Guillaume Boutin a le sourire, c’est qu’il milite depuis plusieurs mois pour que des alternatives aux géants américains voient le jour et avec Banx, il est persuadé que c’en est un parfait exemple.

"Il ne faut pas avoir peur de se confronter aux géants du web. Il faut faire confiance aux talents de Belfius, de Proximus. Est-ce un rêve un peu fou ? Non, c'est une réalité, qui arrive petit à petit", ajoute-t-il, confiant.

Concrètement, l’application permettra à quiconque de suivre ses dépenses mais également son bilan carbone, que l’on soit client de Proximus et de Belfius ou non. Il suffit de lier à l’app une de ses cartes de débit et le tour est joué.

L’app proposera un service “essential” gratuit, avec la possibilité de faire ce suivi pour une seule carte. Elle proposera également un deuxième service à 6,50 euros par mois qui permettra d’avoir plusieurs cartes et plusieurs comptes reliés à l’application.

100 % green marketing or not ?

Pour réaliser cette application, Proximus a établi un partenariat avec Doconomy, une société suédoise qui permet d’établir un tableau de bord du bilan carbone de chaque achat.

Sur le “papier”, ça semble bien. Mais concrètement, on peut se poser des questions. Comment calculer réellement le poids environnemental de chaque achat ? Est-ce de l’enfumage, à l’heure où toutes les entreprises veulent s’afficher “vertes” et neutres en carbone ?

Matthias Wikström, CEO de Doconomy présent sur place, a le mérite d’être franc sur ce point.

"Evidemment que ce n'est pas parfait. Mais ça n'a pas besoin de l'être", dit-il. Chipoter sur quelques grammes de CO2 ne changera rien. Par contre, constater le poids environnemental de ses achats sur internet, de ses vols en avion, de ses trajets quotidiens, permet de se faire une idée. Conserver la possibilité de faire des achats, tout en ayant la possibilité de prendre le temps de constater son empreinte carbone théorique, voilà l'idée de "l'Aland Index" de Doconomy.

"Le problème est que peu de gens ont réellement conscience de leur empreinte. On essaie de changer cela, d'en accélérer la compréhension. Ça doit être le début. C'est un marathon et non un sprint. Il faut éduquer les gens", renchérit-il. "On verra si la COP 26 sera un succès ou un échec… Mais la responsabilité commence par soi. La fenêtre de tir disponible est très limitée", conclut-il, sans détour.

"Besoin de cette prise de conscience"

"Ce n'est pas parfait mais on a besoin de cette prise de conscience", lui répondra Guillaume Boutin, pour qui créer des alternatives locales et durables est indispensable, sortant du discours parfois trop lisse des initiatives de ce genre.

Banx se veut donc ambitieuse et a par ailleurs également établi des partenariats avec des acteurs belges locaux afin de favoriser le commerce avec ceux-ci et propose, pour les investisseurs dans l’âme, un service qui permet de contribuer à plusieurs fonds – pour le moment au nombre de quatre – qui s’inscrivent dans cette volonté de transition vers une société plus durable.

Reste aux intéressés à télécharger l’application et d’agir à leur niveau. Par ailleurs, Marc Raisière, le CEO de Belfius, en a profité pour annoncer le lancement de Beats le 11 octobre prochain. Un autre partenariat avec Proximus mais qui s’adresse uniquement aux clients de la banque et qui proposera davantage de fonctions, dont les services bancaires généraux de Belfius, la gestion de l’ensemble de ses comptes, etc. Plus d’informations lundi prochain.