"C’est ahurissant le nombre de fake news sur la 5G" : De Sutter veut apporter des réponses scientifiques aux craintes des citoyens
La ministre des Télécommunications Petra De Sutter (Groen) veut apporter des réponses claires et basées sur des études scientifiques aux citoyens via le lancement de la plateforme élargie "parlons5G.be".
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Publié le 10-11-2021 à 06h30 - Mis à jour le 24-11-2021 à 23h05
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"Dans le dossier 5G, comme c'est le cas pour les vaccins, il y a un gros problème de fake news. C'est ahurissant de voir le nombre de fausses informations et combien de personnes ne se basent que sur les réseaux sociaux, comme Facebook, pour forger leur avis ", lance la ministre Petra De Sutter (Groen), responsable des Télécommunications. " Nous avons donc le devoir de donner des réponses aux gens, via les réseaux qu'ils fréquentent ", ajoute-t-elle.
C'est pour cela qu'elle vient d'annoncer le lancement de la version élargie de la plateforme " Parlons5G.be " et une campagne sur les réseaux sociaux qui doit suivre. Le site web, lancé en juin dernier, était jusqu'à présent une "foire aux questions" (FAQ) les plus fréquemment posées mais désormais, il reprendra de nombreuses études réalisées par des experts et autres universitaires, issus entre autres de l'UGent, la KULeuven, l'institut de santé Sciensano et l'IBPT, le régulateur fédéral. " Nous suivrons les nouvelles études sur la 5G et enrichirons ainsi continuellement la plateforme ", ajoute la ministre, précisant que cette dernière est gérée et financée par l'IBPT. " Elle ne disparaîtra pas à la fin de mon mandat et évoluera au fil des années. C'est une mission qui s'inscrit sur le long terme ", ajoute-t-elle.
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Les dés ne sont-ils pas déjà jetés ?
On pourrait adresser la critique que le dossier 5G est déjà lancé, que le fédéral comme les Régions semblent convaincus par la nécessité de déployer le réseau, que les enchères pour le spectre doivent se dérouler début 2022 et que cette plateforme aurait une utilité limitée. À cela, la ministre rétorque fermement qu'il n'en est rien. "Je n'appartiens pas aux optimistes du progrès technologique qui ne posent pas de questions. Le principe de précaution est central et cette plateforme le représente parfaitement. Si nous avançons dans le dossier, c'est justement parce que les études montrent qu'il n'y a aucun danger sur la santé et qu'il y a des intérêts pour la transition numérique et écologique ", avance-t-elle. "Ce n'est pas un site promotionnel de la 5G téléguidé par les opérateurs. En tant que scientifique, je trouve important que les personnes puissent trouver des réponses claires et neutres. On continue dans cette voie car ces réponses sont justement rassurantes ", ajoute-elle.
La ministre insiste sur le fait que la plateforme sera justement utile pour faire le monitoring à long terme et pourrait devenir une plateforme profitable pour la prise de décisions. Car si les études qui ont été réalisées dans un cadre limité sont "rassurantes" , il faut rester attentifs aux effets à long terme, sur la santé comme sur l'environnement et la consommation énergétique. Petra De Sutter s'affiche plus que confiante sur ces questions mais attire tout de même l'attention sur la problématique des déchets liés à la multiplication potentielle des objets connectés, qu'il faudra suivre de près.
"La 5G est une technologie complexe " et il faut que les citoyens puissent trouver des réponses scientifiques pour se retrouver dans ce " dédale de questions complexes ", déclare-t-elle encore. " Le fédéral a convenu dans son accord de gouvernement qu'il fallait rapidement assurer les conditions nécessaires pour créer l'adhésion à l'introduction de la 5G. Nous nous y employons actuellement ", termine-t-elle, misant sur la transparence.